Trois jours après la demande d’adhésion déposée par Mahmoud Abbas, le président palestinien, le Conseil de sécurité, décisionnaire, se réunit pour la première fois ce lundi. Objectif des Palestiniens : réunir au moins neuf voix sur 15 pour obliger Barack Obama à mettre le veto américain.L’étape de la demande d’adhésion pleine et entière d’un Etat palestinien à l’Onu passée, le jeu de poker menteur entamé par Mahmoud Abbas entame une nouvelle phase ce lundi : celle du Conseil du sécurité. Selon les statuts de l’organisation, ce sont en effet ses quinze membres qui décident ou non d’accueillir un nouveau membre.

Pour que la Palestine devienne le 194e Etat des Nations unies, il lui faudra obtenir le feu vert de neuf des quinze membres du Conseil, sans qu’aucun des cinq membres permanents n’appose son veto. Avant même cette première réunion, tous les protagonistes du dossier savent que ce ne sera pas le cas puisque Barack Obama, soutien d’Israël et partisan de négociations, a déjà fait savoir qu’il mettrait le sien au nom des Etats-Unis.

Les pour, les contre

Tout l’enjeu des tractations qui vont se dérouler en coulisses concerne donc le nombre de voix que récoltera la demande palestinienne. Pour éviter d’apposer leur veto, qui mettrait à mal l’image américaine dans le monde arabo-musulman, les Etats-Unis font pression pour que le maximum de pays choisissent l’abstention afin que les Palestiniens butent sur les neuf voix nécessaires. Pour l’instant, six pays ont annoncé qu’ils soutiendraient Mahmoud Abbas : Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud. Le Nigeria semble également pencher pour le « oui ». A l’opposé, l’Allemagne et la Colombie voteront soit « non » soit s’abstiendront.

Reste donc cinq indécis : France, Royaume-Uni, Portugal, Gabon et Bosnie. D’après les déclarations de Nicolas Sarkozy, qui a vivement critiqué le veto américain et qui a proposé de donner à la Palestine le statut d’Etat observateur non-membre, Paris s’acheminerait vers une abstention. Afin de montrer un semblant d’unité européenne, la logique voudrait que le Royaume-Uni et le Portugal votent dans le même sens.

Tout se jouerait alors sur le choix du Gabon et de la Bosnie. Ont-ils les moyens de s’opposer aux pressions américaines ? Rien n’est moins sûr, notamment pour la Bosnie. En cas d’échec, Mahmoud Abbas pourrait se reporter sur l’option proposée par Nicolas Sarkozy. Elle nécessiterait uniquement une majorité des 2/3 à l’Assemblée générale (soit 126 pays), déjà acquise aux Palestiniens.

Plusieurs semaines de tractations

En attendant le résultat de ce grand jeu diplomatique, qui pourrait prendre plusieurs semaines, le Quartette (Etats-Unis, Russie, UE, Onu) sur le Proche-Orient tente pour sa part de convaincre Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, de retourner à la table des négociations. Ce week-end, il s’est mis d’accord sur une déclaration prévoyant un calendrier pour leur reprise, avec des discussions préparatoires commençant dans un mois et l’objectif d’aboutir à un accord final fin 2012.

Mais cette proposition, que doit « étudier » la direction palestinienne dans les prochains jours, ne mentionne pas explicitement le gel de la colonisation en Cisjordanie, exigé par Mahmoud Abbas comme préalable. Et que Benjamin Netanyahu refuse toujours de toute façon. Bref, le dialogue de sourds continue.

TF1.Fr

La cote de Netanyahu bondit

Dans un sondage publié ce lundi par le quotidien de gauche Haaretz, Benjamin Netanyahu voit sa popularité grimper en flèche. La cote du Premier ministre israélien passe ainsi de 32% à 41% par rapport à la précédente enquête, effectuée il y a deux mois.

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Etat palestinien à l’ONU: le Conseil de sécurité va poursuivre ses consultations

NEW YORK (Nations unies) (AFP) – Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu lundi des consultations, les premières d’une longue série, après le dépôt historique vendredi d’une demande d’adhésion d’un Etat de Palestine aux Nations unies par le président palestinien Mahmoud Abbas.

Les consultations, à huis clos, ont duré à peine 40 minutes. Le président en exercice du Conseil de sécurité, l’ambassadeur libanais Nawaf Salam, a ensuite annoncé que le Conseil de sécurité allait se réunir à nouveau mercredi à 09H30 (13H30 GMT) pour déférer ou non la demande d’adhésion devant le Comité des adhésion du Conseil qui réunit les quinze pays membres.

« Nous espérons que le Conseil de sécurité (…) va permettre à la Palestine de devenir membre des Nations unies », a déclaré l’ambassadeur palestinien auprès de l’ONU Riyad Mansour devant les journalistes. Les Etats-Unis ont déjà dit qu’ils mettraient leur veto si nécessaire.

M. Mansour a encore indiqué qu’il « espérait que le Conseil de sécurité ferait preuve de responsabilité », soulignant que 131 pays ont désormais reconnu la Palestine comme un Etat souverain.

Les tractations au Conseil de sécurité risquent de durer des semaines, voir plus, selon des diplomates.

« Nous rencontrons tous les pays membres du Conseil de sécurité » pour les convaincre de voter en faveur de l’adhésion de la Palestine, a dit M. Mansour. Il a précisé que les Palestiniens enverraient à cet effet une délégation en Bosnie, au Gabon et au Nigeria.

Les Palestiniens espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au Conseil, minimum requis pour que leur demande puisse faire l’objet d’une « recommandation » du Conseil à l’Assemblée générale de l’ONU, passage obligé pour que celle-ci se prononce par un vote à son tour.

Un tel résultat obligerait les Etats-Unis à mettre leur veto et une « recommandation » positive ne verra donc de toutes façons jamais le jour.

« C’est un exercice dans lequel il y aura d’énormes pressions sur les membres du Conseil de sécurité (pour voter non) mais nous avons confiance dans nos amis », a encore expliqué M. Mansour.

Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu’ils approuvaient la demande palestinienne: Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud.

D’autres membres indécis ou n’ayant pas révélé leur position sont la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal. La Colombie s’abstiendra.

La direction palestinienne a fait savoir qu’en cas d’échec au Conseil, elle pourrait user de l’option d’un vote direct à l’Assemblée générale où une majorité leur est acquise et qui pourra leur conférer un statut amélioré « d’Etat observateur non membre ». Leur statut actuel est celui d’une « entité observatrice ».

Le président français Nicolas Sarkozy avait exprimé une telle proposition mercredi dernier devant l’Assemblée générale de l’ONU.

Barack Obama a lui rejeté la demande d’adhésion palestinienne. « Je suis convaincu qu’il n’existe pas de raccourci vers la fin d’un conflit qui persiste depuis des décennies », avait-il déclaré devant l’Assemblée générale.

Dans les heures qui ont suivi le dépôt de la candidature palestinienne, le Quartette pour le Proche-Orient (USA, UE, ONU, Russie) a proposé aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre des pourparlers de paix, gelés depuis un an, avec l’objectif d’aboutir à un accord final fin 2012.

Mais cette proposition, que doit « étudier » la direction palestinienne dans les prochains jours, ne mentionne pas explicitement le gel de la colonisation réclamé par les Palestiniens.

« Je ne suis pas optimiste » quant à la reprise des négociations israélo-palestiniennes, a déclaré lundi un diplomate de haut rang de l’ONU.

© 2011 AFP

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Armand Maruani

Après des millénaires d’errance et d’humiliations , nous avons enfin récupéré par la force et au prix de grands sacrifices notre Maison . Ce n’est pas pour nous retrouver une nouvelle fois  » à la rue  » ou habiter chez les uns et les autres . Certains , un faux bail à la poche , souhaitent nous expulser . Qu’ils viennent ! ils seront bien reçus .

Armand Maruani

Israël a remplacé la Tchécoslovaquie de 1936 . L’esprit de Munich plane sur New York . A la seule différence que l’Hitler de poche ( ou l’assassin de Maalot ) ne peut rien nous imposer , même avec l’aide des nouveau Chamberlin et Daladier . Le  » petit Juif  » a beaucoup appris en 3000 ans , il a retenu toutes les leçons . Il a , comme au poker : « payé pour voir  » ; et très cher .