L’Iran est discrètement en train de développer ses relations avec l’Amérique Latine pour contrecarrer les sanctions occidentales.

L’Iran est discrètement en train de développer ses relations avec les pays d’Amérique latine afin de contrecarrer les sanctions économiques imposées par l’Occident et de s’ouvrir des accès à de nouveaux marchés ainsi qu’à des sources de matières premières, rapporte le quotidien américain The Washington Post, citant des officiels américains.

Cette offensive diplomatique sera au coeur de la visite qu’effectuera le président Mahmoud Ahmadinejad ce mois-ci en Amérique Latine. Une visite qui englobera quatre pays de la région, et dont le but est d’augmenter l’influence de l’Iran dans le pré-carré américain sur les plans économique, politique et militaire, souligne le quotidien.
 

De l’avis de certains experts, la présence iranienne en Amérique latine apporterait de nombreux avantages au régime iranien dans sa lutte contre les puissances occidentales. Au Vénézuela, note par exemple le Washington Post, l’Iran a pu ouvrir des filiales bancaires et des entreprises de transport, en contournant les sanctions occidentales.
 

Face à l’opération de séduction iranienne, certains pays d’Amérique latine restent toutefois méfiants, une coopération avec Téhéran n’étant pas dépourvue de risques. Le Venezuela, pays allié de l’Iran, a ainsi vu l’une de ses plus grandes compagnies pétrolières se faire sanctionner par Washington en raison de ses relations avec le régime iranien, rappelle le quotidien américain.
 

Sur un plan plus diplomatique, et toujours selon des officiels américains cités par le Washington Post, le régime iranien a considérablement développé ses missions diplomatiques en Amérique latine. Au sein de ces missions, Téhéran aurait placé des officiers de la force iranienne al-Qods.

« D’anciens responsables des services de renseignement américains disent que la présence d’officiers d’al-Qods et de militaires au sein de missions diplomatiques renforce la capacité de l’Iran à mener des opérations secrètes, parfois en conjonction avec des membres du Hezbollah, groupe militant soutenu par l’Iran, qui gère de grands réseaux en Amérique latine et a établi des relations avec les cartels liés au trafic de drogue », souligne le Washington Post.
 

Les relations diplomatiques entre l’Iran et l’Amérique latine se sont améliorées, rappelle le quotidien américain, avec l’arrivée du président Mahmoud Ahmadinejad au pouvoir en 2005. Ce dernier a fait de cette région une priorité diplomatique en y ouvrant six missions : en Colombie, au Chili, en Equateur, en Uruguay, au Nicaragua et en Bolivie. Le président iranien a également augmenté le personnel diplomatique en Argentine, au Mexique, au Brésil et au Venezuela.
 

Pour les officiels américains, la force d’al-Qods est certainement derrière la tentative de recrutement d’hommes appartenant à des cartels mexicains liés au trafic de drogue afin d’assassiner un diplomate saoudien à Washington.

« Le fait que l’Iran veuille être si actif au Venezuela et que la force d’al-Qods y soit présente suggère que l’Iran prend au sérieux la question de la projection de force asymétrique face à nous. Si Israël bombarde l’Iran, nous pourrions bien voir des représailles contre des intérêts américains en Amérique latine venant de la force d’al-Qods », déclare au Washington Post, Art Keller, un ancien officier de la CIA au sein de la division spécialisée contre la prolifération d’armes.

L’Orient le Jour.com

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