Egypte: le monde redoute un bain de sang avec l’appel aux manifestations

Les manifestants islamistes qui exigent le retour du président égyptien Mohamed Morsi déposé par l’armée ont refusé jeudi de se disperser, la police se préparant ostensiblement à intervenir malgré les appels au calme de la communauté internationale qui redoute un bain de sang.Le gouvernement provisoire egyptien a donné mercredi son « feu vert » à la police pour mettre fin aux sit-in des partisans du président déchu Mohamed Morsi, qui ont appelé à une nouvelle mobilisation massive vendredi « contre le coup d’État », relançant le bras de fer entre pro-Morsi et nouvelles autorités.

La situation semblait dans l’impasse après que plusieurs dirigeants européens ont mené ces derniers jours un véritable ballet diplomatique au Caire pour tenter une médiation entre le gouvernement intérimaire installé par la toute puissante armée et les Frères Musulmans, la confrérie dont est issu M. Morsi. Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle y a même évoqué une situation « très explosive ».

Jeudi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est dit « très, très inquiet » de ces morts, mais il a pris les observateurs à contre-pied en estimant que l’intervention de l’armée le 3 juillet avait permis de « rétablir la démocratie ».

Les islamistes, dont certains campent depuis un mois sur deux places du Caire, affirment qu’ils ne lèveront leurs sit-in qu’au moment où M. Morsi, destitué le 3 juillet par l’armée après des manifestations massives réclamant son départ, retrouvera son poste.

De leur côté, les autorités de transition, dont l’homme fort est le chef des armées le général Abdel Fattah al-Sissi semblent déterminées à en finir avec les rassemblements pro-Morsi au Caire, théâtre d’épisodes particulièrement meurtriers ces dernières semaines.

Le gouvernement égyptien a affirmé agir contre une « menace pour la sécurité nationale » et fait valoir que des masses de manifestants étaient descendus vendredi dernier dans les rues à l’appel de l’armée pour lui donner « mandat » afin de mettre fin au « terrorisme ».

Washington a appelé à « respecter le droit aux rassemblements pacifiques » et Londres a demandé « une fin immédiate de l’effusion de sang » lors d’un appel téléphonique au vice-Président des autorités par intérim Mohamed ElBaradei.

Outre la menace qui pèse encore un peu plus sur leurs partisans dans les rues, la justice a porté un coup dur à la direction des Frères musulmans en annonçant que leur Guide suprême Mohamed Badie, actuellement recherché, et d’autres dirigeants dont certains déjà emprisonnés seraient jugés pour « incitation au meurtre ».

M. Morsi est lui-même sous le coup d’une demande de mise en détention préventive et est détenu au secret depuis un mois. Depuis mardi, il a pu rencontrer Mme Ashton et une mission de l’Union africaine.

A l’international, les appels se multiplient pour une transition « inclusive » à laquelle participeraient également les Frères musulmans, la puissante confrérie dont est issu M. Morsi longtemps interdite dans le pays.

M. Westerwelle doit ainsi rencontrer le président par intérim Adly Mansour et des représentants de différentes forces politiques, dont les Frères musulmans afin de les « encourager (…) à ouvrir le dialogue ».

Plaidant pour « un retour à la démocratie », il a dit espérer « un nouveau départ » pour les Égyptiens lors d’une conférence de presse au Caire avec son homologue égyptien Nabil Fahmy.
02-08-2013/ I 24 NEWS Article original

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