La justice égyptienne a ordonné mercredi
l’arrestation de deux militants parmi les plus connus du pays pour
rassemblement illégal, quelques heures après que les forces de l’ordre eurent
relâché des manifestantes, les abandonnant sur une route désertique.Au lendemain de la dispersion violente de deux manifestations dans le
centre du Caire, le procureur général a ordonné l’arrestation de Alaa Abdel
Fattah et d’Ahmed Maher, fondateur du mouvement du 6-avril, fer de lance de la
révolte de 2011 qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak, a indiqué
l’agence officielle Mena, ajoutant qu’ils seraient placés en détention pour
quatre jours.
Le procureur les accuse d’avoir « incité à manifester en contravention de la
loi » promulguée dimanche par le président par intérim qui oblige désormais à
informer les autorités trois jours avant la tenue d’un rassemblement qui doit
ensuite être autorisé par le ministère de l’Intérieur.
Outre MM. Abdel Fattah et Maher, 24 autres manifestants seront mis en
détention dans le cadre de l’enquête sur deux manifestations mardi, dispersées
avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes, dans le premier incident au
Caire depuis la promulgation de la loi qui prévoit un usage « gradué » de la
force.

L’une, organisée par M. Maher, réclamait des sanctions pour les membres de
forces de l’ordre ayant tué des manifestants. L’autre, tenue devant le Conseil
de la Choura (Sénat) où siège le Comité chargé de réviser la Constitution qui
sera soumise à référendum début 2014, dénonçait le maintien d’un article
autorisant les procès de civils devant des tribunaux militaires, notamment à
l’appel de la militante Mona Seif, arrêtée avec une soixantaine de
manifestants mardi.
Avec 15 femmes, elle a ensuite été relâchée au milieu de la nuit à une
dizaine de kilomètres au sud du Caire, sur une route désertique. Douze hommes
se trouvaient également avec elles.

« Le ministère de l’Intérieur affirme que chacune d’entre nous a été déposée
chez elle. Cela veut dire que que nous vivons toutes dans le désert », a écrit
Mme Seif sur son compte Twitter.
Selon Naglaa Bedeir, la mère d’une des manifestantes, « elles ont été
tabassées avant d’être mises dans un camion. Elles ont roulé longtemps, pour
les effrayer, et elles ont ensuite été abandonnées sur une route désertique ».
La loi « portant sur l’encadrement du droit à la tenue de réunions
publiques, de défilés et de manifestations pacifiques dans des lieux publics »
intervient sur fond de répression sanglante des partisans du président
islamiste Mohamed Morsi destitué par l’armée début juillet.

LE CAIRE, 27 nov 2013 (AFP)

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