Des artistes égyptiens ont condamné mercredi la déprogrammation par l’Université du Caire d' »Une séparation », long-métrage iranien récompensé aux Oscars, sous la pression d’étudiants islamistes accusant le film de propager le chiisme, dans le pays majoritairement sunnite.
Le Front pour la créativité, qui regroupe des artistes, a qualifié cette
déprogrammation de « catastrophe ».
Les étudiants islamistes qui ont demandé cette déprogrammation « doivent se
rappeler que leur voix (est désormais audible grâce à) une révolution
réclamant la liberté, et c’est une honte qu’ils suppriment cette liberté », a
affirmé le Front dans un communiqué.
Les islamistes, longtemps écartés voire opprimés sous le président Hosni
Moubarak, ont gagné en écho depuis la révolte populaire de janvier/février
2011 qui a renversé l’ancien président, attisant les peurs de la minorité
chrétienne et des militants laïques.
Au Parlement, les formations islamistes ont raflé près de trois quarts des
sièges et les mouvement étudiants se réclamant de l’islam sont plus visibles
et plus actifs sur les campus.
LE CAIRE, 14 mars 2012 (AFP)