Un journaliste indépendant australien et un
étudiant américain libérés lundi, après deux jours de détention en Egypte sous
l’accusation d’avoir incité à manifester contre le régime, sont frappés d’une
interdiction de sortie du territoire, a annoncé le Parquet mardi.
« Le ministère public égyptien enquête toujours sur le dossier d’un
Australien et d’un Américain accusés d’avoir payé des travailleurs de Mahalla
(nord) pour organiser des grèves », a annoncé le bureau du procureur dans un
communiqué cité par l’agence officielle Mena.
« Le ministère public a interdit aux suspects de voyager avant la fin de
l’enquête », a-t-il poursuivi.

Le journaliste indépendant Austin Mackell, l’étudiant Derek Ludovici et
leur traductrice Aliya Alwi avaient été arrêtés à Mahalla (Delta), samedi,
date à laquelle des militants pro-démocratie avaient appelé à la grève pour
marquer le 1er anniversaire de la chute du régime de Hosni Moubarak.

M. Mackell a démenti mardi les accusations portées contre lui et affirmé à
la télévision australienne ABC avoir entendu les cris de prisonniers torturés
dans les cellules voisines à la sienne.

« C’est classique: les gens qui protestent, les gens qui luttent pour leurs
droits, sont en fait payés par des agents étrangers », a-t-il dit.
« La façon dont j’ai été traité, par rapport aux gens que j’entendais et qui
étaient torturés dans les cellules voisines, montre clairement ceci: les
droits et la sûreté de ma personne, en tant qu’étranger, ont plus de poids
pour les autorités que ceux d’un citoyen égyptien », a-t-il ajouté.

Aliya Alwi avait écrit samedi sur Twitter qu’elle-même et M. Mackell
étaient accusés d’incitation aux manifestations et au vandalisme. « Des témoins
ont été présentés pour confirmer cela », a-t-elle ajouté.
« Le rapport contre nous vient d’être présenté. (Il y est dit que) plusieurs
témoins nous ont vus +offrir de l’argent à des gens pour voler et provoquer le
chaos+ », avait-elle poursuivi.

Dans un autre tweet, elle avait affirmé qu’elle-même et M. Mackell avaient
été remis à des agents des renseignements.
L’armée, qui tient les rênes du pays depuis la chute de Hosni Moubarak le
11 février 2011, avait accusé des « étrangers » de fomenter les troubles en
Egypte, théâtre de manifestations et d’affrontements sanglants ces derniers
mois.

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