La police new-yorkaise a annoncé, jeudi 26 janvier, que deux colis contenant 16 kilogrammes de cocaïne avaient été livrés par erreur au siège des Nations unies la semaine dernière. Les deux sacs en question, expédiés du Mexique, contenaient quatorze livres dont les pages avaient été évidées pour contenir chacun un peu plus de un kilogramme de cocaine.

Les deux sacs portaient un logotype similaire à celui de l’ONU, « grossièrement imité », selon les autorités new-yorkaises, et avaient transité par un centre de tri d’une messagerie privée à Cincinnati.

Les sacs n’étaient adressés ni aux Nations unies ni à aucune personne travaillant dans les locaux de l’ONU et « il ne s’agissait pas de valise diplomatique », a souligné le porte-parole de l’ONU Martin Nesirki.

Une enquête du NYPD (le département de police de New York) et de la DEA, l’agence américaine de lutte contre le trafic de stupéfiants, est actuellement en cours. « Notre hypothèse de travail est que la drogue n’aurait jamais dû quitter le Mexique », a estimé Paul J. Browne, responsable des relations publiques de la police de New York. Si c’est le cas, a-t-il ajouté, « quelqu’un au Mexique est sans doute dans de beaux draps pour avoir égaré une telle quantité de cocaïne ». La valeur de la drogue saisie est proche de 2 millions de dollars.

ÉCHEC DE LA POLITIQUE RÉPRESSIVE

Ce fait divers improbable montre à quel point le trafic de drogue entre le Mexique et les Etats-Unis s’est banalisé. Cinq ans après le début de la lutte frontale du gouvernement mexicain du président Felipe Calderon contre les cartels de la drogue, le dramatique bilan humain s’élève à quarante-cinq mille morts. En Colombie, premier producteur mondial de cocaïne et premier fournisseur des cartels mexicains, 47 % des dix-sept mille homicides commis en 2010 peuvent être attribués aux « narcos ». Au niveau mondial, le constat d’échec de la politique répressive est accablant : entre 1998 et 2008, la consommation d’opiacés a augmenté de 34,5 %, celle de cocaïne, de 27 %, celle de cannabis de 8,5 %, selon les chiffres de la Commission mondiale sur la politique des drogues.

Cet organisme, composé de plusieurs anciens chefs d’Etat latino-américains et de personnalités internationales, comme l’ancienne haute commissaire de l’ONU pour les droits humains Louise Arbour, prône une révision radicale de la politique de lutte contre la drogue. Dans un rapport publié en juin, il estime que la légalisation de certaines substances et une priorité donnée au traitement des dépendances seraient bénéfiques afin de couper l’herbe sous les pieds aux cartels qui dominent le marché noir de la drogue.

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