Nous ne sommes pas en conflit avec Israël, affirme un groupe rebelle islamiste syrien.

La Brigade des Martyrs du Yarmouk, qui opère près de la frontière, fait l’éloge de l’assistance médicale d’Israël envers les réfugiés et les combattants.

Débat entre Experts, assez intriguant, puisque l’universitaire israélien Maoz suggère, dans le Ha’aretz, une « alliance stratégique régionale », tandis que l’universitaire arabo-américain Tamimi, reste sceptique sur la sincérité de ces éloges et déclarations.

Un groupe rebelle syrien opérant le long de la frontière israélienne, dans les hauteurs du Golan, a tenu à déclarer qu’il n’entretient pas de querelle avec Israël, et que son combat se focalise uniquement sur le renversement du Président Bachar al Assad, pas contre l’Etat Juif –et que cela restera ainsi.

S’entretenant en arabe, par téléphone avec le journal The Times of Israël, un porte-parole de la Brigade des Martyrs du Yarmouk –la milice qui a kidnappé des casques bleus de l’ONU, en mars et mai derniers – a déclaré : « Nous ne sommes là que pour combattre Assad ; nous ne voulons rien, concernant Israël et nous voulons qu’Israël le sache ».


Laeth Horan , porte-parole de la Brigade des Martyrs de Yarmouk (photo credit: Laeth Horan/Facebook)

L’essentiel du message de Laeth Horan à l’intention d’Israël, par le biais de cette conversation, consistait à formuler un pacte de non-agression, ce qui peut paraître surprenant, si on considère l’agenda ouvertement islamiste de ce groupe armé. Cela dit, les analystes sont restés divisés sur les prédispositions réelles à enterrer la hache guerre avec Israël, de la Brigade des Martyrs du Yarmouk et d’autres groupes sunnites de l’armée syrienne libre.

“Il n’y a pas d’enjeux entre nous et Israël. Nous n’avons d’exigences qu’envers Assad, et cela vaut aussi pour l’après-guerre », a réitéré Horan. « La Brigade des Martyrs du Yarmouk n’a pas d’aspirations internationales Jihadiste globale »>Article original ; nous ne sommes en conflit que contre le régime Assad.

Il a ajouté qu’en dépit de la proximité de son groupe avec la frontière israélienne et des Hauteurs du Golan, qui fait l’objet de controverses, puisqu’Israël les détient depuis la guerre des Six- Jours, en 1967, « il n’y a rien entre eux et nous », et qu’il ne se passerait rien, « même sur une période des dix ans à venir ».

Au début du mois de juin, un porte-parole anonyme d’un autre groupe rebelle syrien, opérant près de la frontière turque, avait déclaré à la Radio israélienne que son groupe « espère en la paix et la sécurité vis-à-vis d’Israël, après la chute du régime Assad », mais qu’il ne voulait pas qu’Israël interfère dans la révolution en cours.

« La meilleure arme qu’Israël peut offrir aux rebelles est la reconnaissance de la justesse de leur cause », avait alors déclaré ce rebelle syrien au correspondant Eran Singer.

Dans sa conversation avec le Times of Israël, Horan est allé jusqu’à faire de rares éloges des efforts réalisés par Israël, dans le but de fournir une assistance médicale aux Syriens blessés près de la frontière avec Israël, lors des heurts entre les forces d’Assad et les rebelles.

“L’aide médicale que les réfugiés obtiennent de la part d’Israël est une très bonne chose », a-t-il tenu à préciser.

A ce jour, Israël a admis plusieurs dizaines de Syriens on estime ce nombre à plus d’une centaine »>Article original pour être soignés dans ses hôpitaux et Tsahal a mis sur pied un hôpital de campagne sur la frontière à Tal Hazaka »>Article original, pour traiter les cas de blessures relativement bénignes. Au cours des affrontements du 6 juin, entre les rebelles syriens et les forces d’Assad, au carrefour frontalier de Quneitra, Tsahal a soigné 20 rebelles syriens pour blessures infligés durant les échanges de tirs, selon un rapport récemment publié par le secrétariat-général de l’ONU.

Horan a décrit la zone d’opérations de son groupe dans la zone bordée à l’ouest par la frontière israélo-syrienne, au sud, par la frontière jordano-syrienne et le fleuve Yarmouk, duquel il tire son appellation, et la ville de Dera’a, où le soulèvement contre Assad a débuté, il y a plus de deux ans.
Il a démenti l’implication de la Brigade des Martyrs du Yarmouk dans l’attaque de la frontière à Quneitra, qui sépare la Syrie d’Israël et affirmé qu’il ne savait pas, précisément, quel groupe rebelle en est responsable.
Un groupe rebelle avait, alors, conquis le carrefour frontalier de Quneitra le 6 juin et a, selon les rapports, infligé de « lourdes pertes » aux troupes du gouvernement qui tenaient le passage, étant en mesure de détruire 4 tanks. Les forces d’Assad se sont, alors rassemblées et ont délogé les rebelles. Certains des combats ont eu lieu à, à peine, 200 mètres du territoire israélien.

A propos du kidnapping, par son groupe, de membres du personnel de l’ONU et de la confiscation arbitraire de leurs véhicules, en de multiples occasions, au cours des mois derniers, Horan a déclaré que cela s’était produit dans le but de préserver les casques bleus de l’action des forces d’Assad. Il a admis que les véhicules blindés et camions de l’ONU étaient en possession de la brigade des Martyrs du Yarmouk- quoique brièvement. Il a prétendu qu’ils avaient, ensuite, été détruits par l’armée syrienne.


Des camions de l’UNDOF quittent le Camp Ziouani, à quelques centaines de mètres de la frontière, au passage frontalier de Quneitra (photo credit: Ilan Ben Zion/Times of Israel staff)

Les analystes de la situation en Syrie ont réagi aux déclarations du représentant de la Brigade des Martyrs du Yarmouk par des réponses contrastées, sinon contradictoires. Le Professeur (emeritus) Moshe Maoz, de l’Université Hébraïque, a reconnu que ces déclarations étaient probablement sincères et que, comme d’autres groupes rebelles, ils pouvaient souhaiter conclure un compromis avec Israël, après la chute d’Assad.

Maoz a discuté l’idée qu’Israël pourrait secrètement assister les principaux groupes rebelles sunnites, qui se situeraient dans la même ligne politique que la Brigade Des Martyrs du Yarmouk contre le gouvernement syrien, par une aide humanitaire, de façon à encourager un partenariat, dans une aire post-Assad. Dans un article récent du quotidien Ha’aretz, Maoz écrivait qu’Israël « devrait exprimer publiquement un soutien à l’Armée Syrienne Libre et aux cercles dirigeants civils du courant principal des rebelles musulmans, aussi bien laïc que religieux (mais qui comprend les Frères Musulmans, soutenus par le Qatar et la Turquie, où ils sont contestés à Istanbul et jusqu’au Caire).

“De cette façon, Israël signalerait aux rebelles sunnites et aux pays qui les soutiennent, qu’il veut rejoinder une alliance stratégique régionale, qui agira pour renverser le régime Assad et qui affaiblira ainsi l’Iran et le Hezbollah”, écrivait Maoz.

S’exprimant auprès du Times of Israël, Maoz a écarté la menace que des groupes radicaux, comme le Jabhat al Nusra pourrait réellement poser, dans une Syrie post-Assad, notant que « de près ou de loin, ce sont, généralement, des étrangers », et que leur aspiration à un Califat panislamiste intégrant la Syrie ne correspond pas « à l’agenda de la vaste majorité des Syriens ».

L’analyste de la Syrie, Aymenn al-Tamimi, chercheur à l’Institut Shillman-Ginsburg, du Forum pour le Moyen-Orient (Middle East Forum), au contraire, a déclaré être sceptique sur la sincérité de cette pétition de non-agression.

La Brigade des Martyrs du Yarmouk peut bien exhiber un mélange de traits de caractère de l’Armée Syrienne Libre et de l’Islam Sunnite, comme « courant principal rationnel », mais elle a aussi démontré sa volonté de coopérer avec le groupe Jabhat al Nusra, affilié à Al Qaeda et a, notamment, « accusé l’ennemi israélien » d’actes de provocaton et d’agression, depuis le « Golan occupé » contre « leur » territoire », fait remarquer Tamimi.

Bien que la priorité exprimée soit de se débarrasser des fidèles d’Assad, “si le régime tombe ou s’il est amené à fuir Dera’a, il n’y aura plus aucune manière, pour eux, de faire comme s’ils ignoraient le problème du Golan”, a ajouté Tamimi.

“La vaste majorité des Arabes Syriens, à tout le moins, ne veulent pas qu’Israël ait le droit d’exister, aussi ne pourrais-je pas prendre ces déclarations pour sincères », a-t-il affirmé, à propos des commentaires de ce porte-parole. « Cela s’adresse, très probablement, à des auditoires occidentaux de façon à montrer « patte blanche » »>Article original, conclut Tamimi.

L’Unité du Porte-Parole de Tsahal a réagi au communiqué de la Brigade des Martyrs du Yarmouk, en disant : « La guerre civile syrienne est un problème interne. Israël n’est pas impliqué dans ce conflit, mais Tsahal est, naturellement, prête à faire face à toute éventualité ».

timesofisrael.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski

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Armand Maruani

Aucune confiance . Des chiens à abattre .