A Jérusalem, l’année 2012 sera placée sous de bons auspices avec une exposition sur un thème rarement traité : les anges dans l’art.

Qu’il s’agisse du christianisme, du judaïsme ou de l’islam, les trois grandes religions abrahamiques ont en commun la présence d’anges illustrant des événements au-travers de leurs récits. Déjà présents dans l’art grec ou étrusque, ces êtres ailés, dans la plupart des cas asexués, portent la parole divine. La première représentation d’un ange qui nous soit parvenue – alors sans ailes, remonterait au IIIème siècle de notre ère, et fut découverte dans une catacombe de Rome.

Bien qu’apparaissant de manière récurrente dans les évangiles du Nouveau Testament – principalement ceux de Matthieu, Jean, Marc et Luc, seuls quelques rares personnages conversent directement avec les anges dans l’art chrétien. Parmi eux, nous pouvons citer Gabriel, l’ange de l’Annonciation, qui apparait à Zacharie dans le Temple, la Vierge Marie apprend également d’un ange qu’elle porte en elle le fils de D.ieu, Jésus s’adresse à des anges lors de sa prédication, etc. Tous ces thèmes seront exploités et illustrés au fil des siècles par de nombreux artistes qui s’en feront une spécialité, tels Jan Van Eyck, Fra Angelico ou encore Giotto qui signera avec l’exécution des fresques de la chapelle des Scrovegni, à Padoue, une des œuvres les plus magistrales de l’histoire de l’art occidental.

Dans le judaïsme également, les anges apparaissent à de nombreuses reprises – dans la Genèse, lors de la Création, dans l’épisode du sacrifice d’Isaac par Abraham, dans la lutte de Jacob, etc. Êtres dont l’intelligence est supérieure à celle des hommes selon Maïmonide, leur présence peut être relevée à la fois sur des kettoubot (actes de mariage) provenant d’Italie ou d’Afrique du Nord, mais également dans des ouvrages comme certaines haggadot (récits de Pessa’h) séfarades. Enfin, un midrash veut également que chaque vendredi soir, à l’entrée du shabbat, chaque juif soit accompagné de deux anges lui donnant leurs bénédictions.

Dans les pays islamiques, où la représentation humaine est interdite, à l’instar du judaïsme, certaines scènes coraniques traitant de la vie du Prophète Mahomet ou de poètes célèbres font appel aux anges afin d’être racontées. Occupant une place importante, le Coran en parle à de nombreuses reprises, et en donne même une description très précise dans la sourate XXXV. De tous les anges de la religion musulmane, Gabriel est le plus important car c’est par lui qu’a été transmise au Prophète la tradition coranique, dans la grotte du mont Hira, pendant le mois de ramadan.

A travers une trentaine d’œuvres, dont l’emblématique « Angelus Novus », aquarelle de Paul Klee ayant appartenu à Walter Benjamin et source d’inspiration pour de nombreux autres artistes, l’exposition couvre une période artistique allant du baroque, avec des peintures de Govaert Flinck ou de Pieter Lastman, artistes hollandais du XVIIème siècle, à la période contemporaine, en passant par l’enluminure ou encore les incontournables gravures de la Bible hébraïque et du Nouveau Testament de Gustave Doré.

Alon Hermet pour JForum.fr

“Divine Messengers : angels in art”. Du 19 décembre 2011 au 30 décembre 2012. Musée d’Israël, Jérusalem. Tarifs, horaires et réservations sur www.imj.org.il.

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