Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu veut modifier un amendement controversé exigeant un serment d’allégeance de « tous ceux qui demanderont la citoyenneté israélienne », afin qu’il concerne Juifs et non-Juifs, a annoncé son bureau lundi soir.

« Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a demandé au ministre de la Justice de préparer un nouveau projet de loi sur le serment d’allégeance qui concernera toutes les personnes qui demanderont la citoyenneté israélienne », affirme le communiqué de son bureau.

Le projet de texte voté le 10 octobre par le gouvernement israélien amendait la loi actuelle sur la citoyenneté en ajoutant le paragraphe suivant: « Je jure de respecter les lois de l’Etat d’Israël comme Etat juif et démocratique ».

Très critiqué, en particulier à gauche, mais aussi dans le monde, il ne devait s’appliquer qu’à des non-Juifs, les Juifs obtenant la nationalité en vertu de la Loi du retour et non de la Loi de citoyenneté. La loi dite du Retour offre automatiquement la citoyenneté israélienne à tout Juif de la diaspora qui désire s’installer en Israël.

L’amendement n’est encore qu’une ébauche et sa rédaction définitive devrait prendre encore plusieurs mois. Un porte-parole du Premier ministre a confirmé que le nouveau projet de loi serait destiné « aux personnes concernées par la Loi sur la citoyenneté et par la Loi du retour ». Cet amendement controversé était aussitôt apparu comme une victoire pour l’aile droite de la majorité gouvernementale, tandis qu’il a inquiété les Arabes israéliens, qui constituent 20% de la population.

Plusieurs milliers d’Israéliens, juifs et arabes, ont manifesté samedi soir à Tel Aviv aux cris de « Non au fascisme, oui à la démocratie ».

Le député arabe israélien Ahmed Tibi a estimé lundi soir qu' »imposer des valeurs identitaires par la contrainte, que ce soit aux Juifs où aux non-Juifs, est totalement inutile ». Un autre député arabe israélien, Jamel Zahalka, a affirmé que la modification prônée par le Premier ministre ne change rien au fait que « cette loi est une loi raciste obligeant les citoyens arabes à faire serment d’allégeance à un Etat juif ».

Du côté des religieux juifs orthodoxes, un représentant du parti Judaïsme Unifié de la Torah, Moshé Gafni, très critique, a jugé que « le Premier ministre devrait s’occuper des vrais problèmes des citoyens israéliens au lieu de bêtises qui n’apportent rien à personne ». Toutefois, près de deux Israéliens sur trois (63 %) sont favorables à cet amendement, selon un sondage publié vendredi.

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a appelé le 12 octobre Israël à « garantir pleinement l’égalité de tous leurs citoyens », selon sa porte-parole Maja Kocijancik, qui a précisé, « cela veut dire qu’ils soient juifs ou pas ».

Lundi, le metteur en scène britannique Mike Leigh a annulé une visite prévue en Israël pour protester contre le projet d’amendement, expliquant qu’il s’agissait de « la goutte d’eau qui fait déborder le vase », après une série d’actes du gouvernement israélien auxquels il s’opposait. « Je ne peux pas venir, je ne veux pas venir, je ne viens pas », écrit-il dans une lettre adressée à l’école israélienne de cinéma et de télévision qui devait l’accueillir à Jérusalem.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires