Au lendemain de Rosh Hashana et de Yom Kippour, qui est à la fois la période des bilans et des engagements renouvelés pour un comportement meilleur, voilà que des hommes et des femmes vont comme tous les quatre ans, avec impudence, nous vendre leurs fausses promesses à prix d’or en vue des élections au Consistoire de Paris du 24 Novembre 2013.

Des dizaines voire des centaines de milliers d’euros seront gaspillés pour faire élire ou pire réélire des personnes qui ne voient dans leur élection, que la confirmation de leur existence.

Certains administrateurs, élus voilà quatre ou huit ans voire plus, n’ont rien à leur triste bilan. Pour une partie d’entre eux, ils n’ont mis les pieds au Consistoire que quatre ou cinq fois en quatre ans. Ils se sont contentés d’être les invités de réceptions coûteuses et inutiles.

Concentrer toute son activité dans la relation avec les pouvoirs publics en délaissant tous les problèmes communautaires est une aberration qui se solde par un résultat nul, voire négatif.

Il suffit de voir comment les pouvoirs publics tentent de remettre en cause la Chéhita (abattage par saignée et non abattage rituel), la circoncision, et la présence de l’unique rabbin portant une voix juive au Comité National d’Éthique Article original. Pire la participation de François Hollande au fameux congrès du Consistoire de Paris et du Central, le 2 juin dernier nous a montré à quel point l’insistance pour le faire venir à cette manifestation à la gloire du Président a été mal récompensée. Ce dernier n’a pas cité une seule fois le nom du Président du Consistoire, et lui a fait clairement comprendre que pour son projet du XVII ème, il devra trouver les sous lui-même.

Bref nos braves élus ont laissé la lente déchéance se poursuivre sans se soucier de quoi que se soit.

Ils ont été les petits supplétifs d’un prétendant à la présidence, et une fois les élections passées s’en sont retournés à leurs occupations, la Communauté étant le dernier de leurs soucis.

Sur vingt six élus, quatre ou cinq travaillent réellement dans et pour cette institution.

Mais tous ces élus y trouvent leur compte. Le Président qui a recours à des starlettes communautaires, s’engage à les faire élire dans le cadre de campagnes coûteuses, et en contrepartie, ces dernières lui assurent son élection, tandis qu’elles pourront se targuer de siéger à la Commission Administrative du Consistoire.

Voilà comment va tout ce petit monde, obsédé par ce statut communautaire, alors que la communauté se désintègre à vue d’œil et n’a plus la considération des pouvoirs publics, qui ont compris que leurs interlocuteurs n’avaient que peu de légitimité.

Cacherout en recul, compensée par l’augmentation des taxes. Talmud Torah en perte d’effectif constant, gestion des Communautés au plus mal avec des déficits croissants, absence de gestion du corps rabbinique, mais à part cela tout va bien. Le Consistoire a même trouvé 200.000 €uros pour réunir 3.000 personnes au Palais des Congrès en Juin dernier, et 70.000 € pour la première d’un projet pour lequel le Consistoire n’a pas le moindre centime, sauf à vendre ce qui reste comme bijoux de famille – Le séminaire Israélite – .

La plupart des membres de la Commission Administrative habitent Paris, et juste un petit nombre habite la banlieue, là où réside la majorité de la Communauté.

Partant de ce constat accablant, et pour dire qu’il y a des solutions pour remédier à cette situation, voilà ce que pourrait être un nouveau Consistoire.

Cela passe par une réforme des statuts et du mode d’élection.

Première Réforme : Durée des Mandats

Puisqu’il y a des élections tous les quatre ans, le mandat de ces élus doit être ramené à quatre ans au lieu de huit à ce jour. Même le Président des États Unis n’a qu’un mandat de quatre ans renouvelable une fois.

Le système actuel de renouvellement par moitié de la Commission Administrative, freine les changements et sclérose cette institution. De plus, une personne qui n’a rien fait en quatre ans, est un boulet qu’il faut trainer pendant huit ans.

La démocratie veut que les élus rendent des comptes sur des durées raisonnables, quatre ans est la bonne durée. Vous me direz que c’est la durée statutaire des mandats des commissions administratives des synagogues, qui n’est jamais respectée. Certaines communautés n’ont pas eu d’élections depuis dix ou vingt ans. C’est ce qui fait le charme de notre démocratie communautaire.

Seconde Réforme : Créer 13 circonscriptions

Avoir vingt six élus habitant majoritairement les quartiers chics parisiens, (Neuilly-Passy-Auteuil), et dont une très grande partie n’a pas de vrai engagement communautaire sur le terrain, est un non-sens.

Pour avoir une vraie représentation Communautaire, il faut créer des circonscriptions. La Banlieue compte sept départements, voilà donc sept circonscriptions. Paris compte vingt arrondissements que l’on peut scinder en cinq circonscriptions. Une circonscription pour les adhérents résidents hors de l’Ile de France, s’ajoutant aux 5 de Paris et aux 7 de Banlieue, voilà qui fait 13 circonscriptions. Deux élus pour chacune d’elles, voilà notre compte de 26 élus.

Dés lors il y a là une vraie représentativité, et une vraie démocratie.

Troisième Réforme : Chaque élu a une mission statutaire

Chaque élu devra avoir de facto une mission, celle de gérer sa circonscription, au niveau cultuel, culturel, et surtout au niveau des équilibres financiers des synagogues.

A ce jour les communautés consistoriales sont livrées à elles-mêmes. Le fait d’avoir, d’office, deux élus par circonscriptions, qui seront jugés tous les quatre ans sur leurs résultats, obligera à de vraies actions sur le terrain. Dès lors il y aura 26 élus en charge des communautés, ce que ne peuvent pas faire les quatre ou cinq personnes qui veulent bien se mobiliser à ce jour.

De plus, ces élus pourront réunir autour d’eux les représentants des commissions administratives situés dans leur circonscription, et seront un relais dans les deux sens, de la circonscription vers l’Institution et inversement.

Quatrième Réforme : Limitation des coûts de Campagne.

Tout celui qui se présentera à ce poste, de membre de la commission, saura à quoi il s’engage. Et ce n’est pas grâce aux 2.000 votants de l’ouest Parisien que se composera la commission administrative, mais bien par la mobilisation des adhérents sur toute l’Ile de France. De plus ces derniers pourront demander des comptes à leurs élus, qui de facto devront résider à leur coté.

On peut donc imaginer qu’un conseil d’administration, réunissant les élus de chaque circonscription, qui, eux-mêmes, auront réuni, autour d’eux, les dirigeants communautaires de leur région, pourra mieux évaluer la situation des communautés. Dès lors les vrais problèmes pourraient être abordés, ce qui n’est pas le cas quand on réunit, comme actuellement, des personnes de l’Ouest Parisien qui ne sont en charge d’aucune communauté et éloignées des problèmes communautaires.

Autre avantage, moral et financier cette fois, puisqu’il porte sur les dépenses de campagne. Faire campagne dans une circonscription, où résident 1.500 à 2.000 électeurs, permet de réduire considérablement cet argent aujourd’hui gaspillé, où chaque candidat doit, à ce jour, s’adresser aux 25.000 adhérents du Consistoire. Ce gaspillage se chiffre entre 300 et 400.000 € par campagne toutes listes confondues, ce qui est un scandale.

PREMIERS RESULTATS

Cette réforme fera du Consistoire, une institution moderne et démocratique. Elle sera réellement représentative à l’échelon de l’Ile de France. Elle dénotera du CRIF où certaines associations affiliées sont souvent des coquilles vides, dans lesquelles le Président et le trésorier sont les seules membres.

Le Consistoire devra élargir sa base électorale, et faire en sorte que la participation aux élections soit plus importante. C’est justement en rapprochant l’élu de l’électeur que l’on motive ce dernier.

NOTRE ROLE

Ceci est une réforme que les élus ne feront jamais. Car le système qui consiste à faire main basse sur la communauté avec une concentration de voix, et, pour des mandats de longues durées, convient parfaitement à nos starlettes communautaires.

Le seul moyen de faire passer une telle réforme, passe par une mobilisation communautaire, avec une demande cosignée par 10% des adhérents, conformément à l’article 21 des statuts de l’institution, qui peut exiger une assemblée générale extraordinaire avec à l’ordre du jour cette réforme des statuts.

Cela implique que les adhérents se réveillent, ce qui est difficile, mais pas impossible.

En attendant, cette révolution, vous pouvez comptez sur nos dirigeants pour nous endormir.

Mais dans ce cas, c’est nous qui sommes responsables de cette situation, parce que nous laissons faire les choses. Pire une partie d’entre nous participe à cette mascarade électorale, en portant leur voix sur des NOMS DE PERSONNES CONNUES, et non sur des personnes porteuses de convictions.

Les dernières élections ont toujours été remportées par les équipes qui ont mis le plus d’argent sur la table pour payer des campagnes électorales à prix d’or.

Nous sommes tous responsables de cet état de chose. Notre indifférence fait de nous les complices de ce déclin Communautaire.

Désormais, face à une communauté affaiblie, nos ennemis redressent la tête. Ils parlent d’interdire la circoncision, voire de légiférer contre la chéhita, l’abatage cacher, après avoir interdit le port de la Kippa sous de mauvais prétextes. Que vont-ils inventer demain? Mais tant que la communauté ne réagit pas, ils peuvent continuer, sans problème. Ceci est le résultat d’une gouvernance, qui ne nous représente plus vraiment, et à laquelle nous ne donnons aucun crédit.

Dès lors la Communauté qui conteste en sourdine, ses dirigeants, et qui n’a plus foi en eux, se trouve comme un bateau ivre sans gouvernail.

Nous devons cesser très rapidement de croire que tout cela ne nous concerne pas. Le prix que nous payons pour notre indifférence est très lourd. Nous nous révoltons intérieurement, quand un juif est agressé, en désignant avec véhémence l’agresseur, la société, et le gouvernement. Mais quand un jeune juif, ou une jeune juive se marie avec un non juif, et qu’il ou elle est perdu pour la communauté, situation dont nous sommes tous responsables à cause des dysfonctionnements communautaires, alors là c’est le silence total. Pourtant ce jeune juif, ou cette jeune juive, sera une plus grande perte, que l’insulte, ou le tag sur un mur.

Seules des Institutions fortes, structurées, représentatives, capables de réunir et de mobiliser autour d’elles les membres de la Communauté pourront relever les défis qui sont devant nous. Elles seules peuvent et doivent nous guider dans ces épreuves.

Il nous appartient de veiller et de travailler à leur renouvellement, à leur renforcement, qui passe par les réformes vitales.

Moshé COHEN SABBAN

http://www.moshe-cohen-sabban.com/les-reformes-vitales-du-consistoire Article original

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gilles

D’accord tout va mal, des gens occupent des postes depuis des lustres dans l’opacité la plus totale, le judaïsme parisien est devenu intégriste et non représentatif , plusieurs courant sont exclus du consistoire , alors qu’il s’agit d’une organisation politique sans pouvoir décisionnaire au plan religieux , mais que faire pour restaurer la démocratie et la représentativité ?
Comment réunir les personnes de bonne foi même si elles sont en désaccord ?
Puisque monsieur Mosche COHEN a pris l’initiative d’écrire cet article , qu’il lance un appel a la tenue d’une conférence constituante et législatives

Armand Maruani

{{ {{ {{Merci pour cette photo de la grande synagogue de Tunis}} .}}
{{ {{ » C’était avant  » .}} }} }}

{{ {{Pour le reste je n’ai rien à rajouter . Je suis entièrement d’accord avec monsieur Moshé COHEN SABBAN .}} }}

{{ {{La communauté est écoeurée de toutes ces magouilles et se désintéresse totalement de tout ce qui s’y passe et ce , dans l’indifférence la plus totale .}}
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{{ {{Napoléon doit se retourner dans sa tombe .}} }}