Doron Avital, ancien commandant des Sayeret Matkal, a discuté du programme nucléaire iranien, lors d’une rencontre privée, avec un responsable des Gardiens de la Révolution iranienne, selon le Financial Times.
Photo illustrative des Gardiens de la révolution iranienne (photo credit: @MidEastNews_Eng via Twitter/File)

Un ex-député israélien a rencontré un Général des Gardiens de la Révolution iranienne, lors d’une conférence en France, la semaine dernière, afin de discuter du programme nucléaire de ce pays-voyou, avec l’appui du Ministère de la Défense à Jérusalem, a révélé le Financial Times britannique, mardi.

La rencontre entre Doron Avital, qui a, auparavant, dirigé l’unité des commandos d’élite des Sayeret Matkal, et un général iranien resté anonyme, s’est déroulée en marge d’un évènement qui s’est tenu le week-end dernier, en France, qui, selon ce reportage, a rassemblé d’anciens responsables d’Iran, d’Israël, de Chine et des Etats-Unis (notons l’absence des Russes), en prévision du prochain cycle de négociations sur le nucléaire, entre les six puissances mondiales et la République Islamique.

Avital a, par exemple, mené l’opération Epine empoisonnée, consistant à enlever le Chef suprême du groupe pro-iranien Amal, Mustafa Dirani, à son domicile au Liban. Dirani était, notamment, soupçonné d’avoir « vendu » l’aviateur disparu Ron Arad à l’Iran…

L’Iranien, décrit par le Financial Times comme ayant le rang de Général et homologué par Avital comme étant seulement un expatrié, ont discuté des trois piliers de la société iranienne : l’Islam, la nationalisme et la civilisation occidentale – et il aurait réussi à convaincre Avital que l’Iran se trouve à un tournant significatif.

« Il y a un sérieux changement envers l’Occident« , a confié Avital au Times of Israel, « Et si je prend en compte tout ce qu’il m’a dit et le corrèle avec ce que j’ai entendu récemment, de la part du Commandant, le Mahjor-Général des renseignements militaires »>Article original Aviv Kochavi et de Ya’acov Amidror récemment retiré et ex-conseiller à la Sécurité Nationale »>Article original, alors je pense que cela peut déboucher sur un changement stratégique, et pas seulement sur une simple manœuvre tactique ».

Il a déclaré que les implications d’un changement stratégique se traduirait par l’existence, en Iran, d’un consentement à sacrifier le programme nucléaire militaire du pays. Une telle volonté est, peut-être le fait de certains milieux seulement, avec une forte réaction inverse des cercles radicaux…

“J’ai été particulièrement impressionné par le réchauffement progressif qui s’est opéré dans les relations entre Doron et ce général iranien”, a confié l’homme d’affaires français, Jean-Christophe von Pfetten, qui accueillait cette conférence à huis-clos dans son château de Bourgogne, affirme le Financial Times.

Von Pfetten, qu’on considère comme un proche du gouvernement chinois, n’a pas nommé le général iranien ni précisé s’il est à la retraite ou encore en service. Il a, par contre, insisté sur le fait que la participation d’Avital était appuyée par le Ministère de la Défense israélien, notant que c’était la première fois que Jérusalem autorisait un ancien responsable de haut rang à rencontrer un général iranien, selon le journal.

Cependant, le Ministère de la Défense a démenti avoir le moindre lien avec cette rencontre.

“C’est quelque chose qui est mené indépendamment et n’est pas du tout en lien avec nos services. La dernière fois qu’il (Avital) a eu la moindre relation avec le Ministère de la Défense remonte à 1992, lorsqu’il était commandant du Sayeret Matkal », a affirmé Ofer Harel, porte-parole du Ministre de la Défense, Moshe Ya’alon, au Times of Israël.

Avital a, de son côté, confirmé qu’il a parlé de tout ceci à des responsables israéliens, avant même de quitter Israël et les a briefé dès son retour ». « J’ai mis au courant ceux que je devais informer », a t-il dit, ajoutant : « J’ai des amis dans les appareils politiques et de la Défense et, évidemment, je les ai tenus informés avant de partir et après être revenu ».

Avital commandait l’Unité d’élite du Sayeret Matkal (le peloton de reconnaissance de l’Etat-Major) dans les années 1990 et a été député de Kadima, entre 2011 et le début 2013. Il a décrit cette rencontre au Financial Times comme s’agissant d’une « réunion privé d’universitaires ». Ce Major-Général de 54 ans à la retraite a déclaré que ces discussions se sont concentrées sur le rôle de la Chine au Moyen-Orient et sur le fait de savoir si l’Iran « entamait un changement stratégique ou pas », selon le journal.


Doron Avital en 2008. (photo credit: Kobi Gideon/Flash90)

A cette conférence assistaient l’ancien Premier Ministre australien Bob Hawke, l’ancienne Ministre des Affaires étrangères, puis de la Défense, Michèle Alliot-Marie et un certain nombre d’anciens responsables de la défense ou de la diplomatie de divers autres pays.

PAR RAPHAEL AHREN 6 novembre 2013, 10:55 am


Raphael Ahren

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israel.

timesofisrael.com Article original

adaptation : Marc Brzustowski.

On est en droit de se demander, à la lecture du curriculum de l’hôte, le « Baron Rouge », si Doron Avital, au-delà de ce qu’il dit d’un général iranien « expatrié », n’est pas parti exploré une troisième voie chinoise, pour contre- balancer les influences américano-russes, dans la gestion du dossier moyen-oriental, et notamment, iranien.

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Rappel :

Jean-Christophe Iseux von Pfetten, le baron rouge

Formé à Oxford, cet aristocrate bourguignon, Marco Polo moderne, est le conseiller des autorités chinoises et l’intermédiaire des entreprises étrangères qui veulent s’implanter dans l’empire du Milieu.

Les Chinois l’appellent « rongsi guizu », le « baron rouge« . Ou bien « Monsieur 2% », en référence aux 3 milliards de dollars, 2% du total des investissements étrangers, que Jean-Christophe Iseux, baron von Pfetten, dit générer chaque année pour l’empire du Milieu. Une figure aux antipodes d’un Jean-Pierre Raffarin, notre ouvreur de portes national en Chine. Le baron rouge est un poisson pilote qui, huit mois par an depuis plus d’une décennie, fraye au coeur de l’appareil d’État chinois. Dans les médias locaux, on le découvre à tu et à toi avec des caciques du Parti communiste ou à cheval en tenue de chasse à courre. Un cliché suranné dont il se délecte. À 44 ans, cet aristocrate fait étalage d’un château, de quelques hectares de forêt et d’un équipage d’une cinquantaine de chiens nichés dans sa propriété de Sélore, en Saône-et-Loire.

Chaque 3 novembre, à la Saint- Hubert, il organise une chasse sur ses terres mêlant têtes couronnées, officiels chinois et ses anciens camarades d’Oxford. Cette année, crise de la dette oblige, Wang Zhile, un des conseillers spéciaux du ministre du Commerce, a fait un crochet par Sélore après le sommet du G20 à Cannes.

Pékin devait-il sauver l’euro?

« La Chine reste un pays pauvre, assure le baron Von Pfetten. Dans une chronique publiée en mai, je défendais le principe d’investissements directs comme au Pirée, le port d’Athènes, ou dans la branche production et exploration de GDF Suez. Les Chinois ne comprendraient pas que les réserves du pays servent à alimenter un fonds de soutien pour les Européens. »

Chaque automne, notre homme se ressource en Bourgogne. « Mes racines sont dans ce bout de France. » Elles plongent par sa mère dans l’histoire mouvementée du Saint Empire romain germanique et, par son père, dans une dynastie industrielle de la fin du XIXe siècle. « Mon grand-père paternel était radical socialiste. En 1921, il a employé Deng Xiaoping pendant deux mois dans son laminoir. Mon attirance pour ce pays vient de là. »

L’accueil à Sélore est gentiment décalé. Tout à son affaire, le baron parle à ses chiens : « Wisigothe, Violette, rentrez, venez », « To quiet, to quiet. « Charlotte, ma fille, la chasse, la Chine et la vie de château sont mes passions. » Mais on ne visitera pas les 58 pièces de cette bâtisse du XVIIIe siècle patiemment restaurée depuis qu’il l’a achetée en 2001 « pour renouer les liens entre ses »>Article original parents ». Jean-Christophe Iseux y mène une vie au galop avec ses foxhounds et son BlackBerry.

Messes, maths et « english way of life »

« C’est une comète », décrète son ami Joachim Murat. Ce prince héritier, descendant de la famille impériale Bonaparte, avoue « un coup de foudre amical » depuis leur rencontre il y a cinq ans. « À la base, c’est un petit génie des maths devenu l’archétype du gentilhomme de la Renaissance dans une version très british et old school. » La preuve? Les missions du baron rouge ne sont pas strictement économiques. Au printemps dernier, il a reçu à Sélore quelques « monsignori » dépêchés par le Saint-Siège et une délégation de généraux chinois afin de tenter de réchauffer un dialogue figé depuis plus de soixante ans.

Avant de devenir le baron rouge, Jean-Christophe Iseux eut une enfance campagnarde à Charolles, la pension et la messe tous les matins chez les lazaristes de Lyon, des études à la Martinière en math sup et math spé, une école d’ingénieurs, l’Institut du Globe à Paris et le terrible divorce de ses parents, qui déchirera la famille pendant quinze ans.

« Mon père m’a renié. Je voulais être loin de tout cela. » Il jette son dévolu sur le collège Templeton de l’université d’Oxford. Fini les équations, il plonge avec délice dans les sciences politiques et le way of life d’un étudiant d’élite. « J’étais entouré de gens brillants venus de partout. Il y avait Jonathan Rothschild, le fils de l’empereur du Japon. On buvait et on chassait beaucoup », se souvient-il. Il devient chercheur, défend une vision thatchérienne de l’économie et se spécialise dans les problématiques des pays qui s’ouvrent au marché après la chute du mur de Berlin. De colloques en sommets internationaux, il finit par conseiller des gouvernements séduits par le modèle libéral.

Il vit désormais entre Pékin et sa propriété bourguignonne

En 1996, il devient ambassadeur pour les Seychelles aux Nations unies. « Cela a duré un an, jusqu’au coup d’État. Entre-temps, je m’étais fait remarquer par les gouvernements indiens et chinois en soutenant le mouvement des pays non alignés, qui contestaient le traité de non-prolifération des armes nucléaires. » En 1997, l’armée chinoise le sollicite pour accompagner la privatisation des entreprises sous son contrôle. Il apprend le mandarin, décroche un poste de professeur à l’Université du peuple, l’école d’élite de l’État et siège en tant que membre invité à la chambre des représentants de la province du Jilin, de 2001 à 2006.

En 2003, il est à Davos invité parmi les « Global leaders of tomorrow ». « J’ai parlé des réformes de l’économie chinoise et des entreprises d’État et rencontré beaucoup de grands patrons à partir de là. » Les diligences de Jean-Christophe Iseux pour les entreprises étrangères en Chine payées sur présentation d’honoraires, consistent à tisser ou à lisser les liens avec les autorités. « J’ai tous les jours deux déjeuners et un dîner. En Chine, le relationnel passe par là. » Ses clients étrangers n’aiment pas afficher leurs liens. Pierre Bellon, président du conseil de Sodexo, reconnaît que le baron aide son entreprise « dans nos relations publiques avec les hauts fonctionnaires chinois aussi bien à Pékin qu’à Shanghai ». Patrick Kron, patron d’Alstom, est trop occupé pour décrire son rôle à l’origine de son installation en Chine du Nord, où sont produites les locomotives avec son partenaire Siemens. Jean-Christophe Iseux cite aussi parmi les grands groupes français des dossiers pour Alcatel, Suez, Carrefour, EDF et Areva.

« C’est un Marco Polo des temps modernes, une interface crédible sur de nombreux sujets », estime Domenico Siniscalco, ancien ministre des Finances italien et patron de la banque Morgan Stanley dans la Péninsule. À Pékin, Jean-Christophe Iseux a acheté un appartement dans le quartier des galeries d’art. C’est la base centrale d’où il s’envole presque chaque semaine pour l’un des 35 gouvernements locaux qu’il conseille.

Quand il retrouve son havre de paix bourguignon, les affaires continuent. Depuis deux ans, ses amis chinois à l’affût de vignes et forêts s’y arrêtent en repérage.

Bruna Basini – Le Journal du Dimanche
dimanche 11 décembre 2011

lejdd.fr Article original

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michel boissonneault

pourquoi perdre son temp avec ses enragés de fou furieux car depuis 1980 ses assassins en puissance
arrête pas de dire mort à Israel….. jamais ont doit négocier avec le diable