Il voulait corriger son image par un retour très médiatique mais silencieux. A leur descente d’avion, dimanche 4 septembre, l’ancien directeur général du FMI et son épouse avaient élégamment salué les caméras. Leur entourage avait tout organisé pour quelques images souriantes sans déclaration ni commentaires. Depuis, Dominique Strauss-Kahn doit vivre sous l’œil des caméras. Un peu trop à son goût.
Jean-Marie Le Guen, un très proche de DSK, a donc donné de la voix. Le député de Paris a confié vendredi 9 septembre à l’AFP que son ami éprouvait « une grande lassitude face à la pression médiatique ». « Il demande vraiment qu’on les laisse un peu tranquilles », a-t-il expliqué après avoir rencontré DSK à son domicile, place des Vosges à Paris. Lui et son épouse, Anne Sinclair, « n’ont pas souhaité être exposés de cette façon », ajoute M. Le Guen.
NOUVEAU RENDEZ-VOUS AVEC LES FRANÇAIS
Quand on interrroge M. Le Guen sur la soudaine retenue de son mentor alors que le tourbillon médiatique à sa descente de l’avion semblait avoir été organisé au millimètre, il s’agace: « Il n’a pas convoqué la presse au bas de son immeuble comme aujourd’hui et ne veut pas être suivi par une foule de paparazzi quand il va voir ses enfants. » Pour le député – désormais soutien de François Hollande pour la primaire socialiste –, il était important que M. Strauss-Kahn « ne donne pas l’impression de chercher à s’esquiver » mais cette disponibilité a des limites. « Dominique subit une pression permanente qui n’a pas de sens informationnel sinon de désorganiser sa vie quotidienne », insiste M. Le Guen.
Dominique Strauss-Kahn n’a pourtant pas abandonné l’idée d’un nouveau rendez-vous médiatique avec les Français. Il veut pouvoir restaurer son crédit. Ce devait être ce week-end sur TF1 dans un face-à-face avec Claire Chazal, une amie d’Anne Sinclair. Mais la proximité des deux femmes ayant fuité, il a fallu décommander. L’équipe de communicants de l’ancien patron du FMI cherche un autre rendez-vous télévisé dans les prochains jours. Ce n’est décidément pas facile de réhabiliter M. Strauss-Kahn sans l’exposer.
Sylvia Zappi (avec AFP)
Le Monde.fr