Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali a assuré que la Tunisie n’accueillerait pas le président syrien Bachar al-Assad, si celui-ci venait à quitter son pays, contredisant le président tunisien Moncef Marzouki, dans un entretien au site internet Spiegel Online, mardi. « Je respecte notre chef de l’Etat mais je ne souhaite pas voir Bachar
al-Assad chez nous.
Et si je devais le croiser, je le livrerai au peuple syrien afin qu’il soit jugé », a affirmé M. Jebali, qui doit rencontrer mercredi la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin.
Moncef Marzouki s’était dit à plusieurs reprises disposé à accorder l’asile
au président syrien Bachar al-Assad, en vue d' »arrêter les massacres » en Syrie.
« Si vous voulez arrêter les massacres, il faut une solution à la yéménite:
que le président quitte le pouvoir et qu’il trouve un asile sûr, un endroit où
aller », avait notamment expliqué M. Marzouki le 7 mars à la BBC.
M. Jebali a également qualifié de « pure folie » toute idée d’intervention
militaire « à l’heure actuelle », car « elle ne ferait que mettre plus d’huile
sur le feu et fournirait à Bachar al-Assad le prétexte qu’il cherche pour
laisser son armée agir encore plus durement ».
Il a également défendu le bilan du « printemps arabe » contre le sentiment
parfois affiché en Europe que ces révoltes ne sont pas allées assez loin.
« Je ne partage pas cette vision.
C’est comme si les révolutions devaient forcément suivre le modèle de la Révolution française ou de celle d’octobre avec beaucoup de sang versé, une période de vengeance perpétuelle et des milliers de morts.
Le monde a changé, les dictateurs ont changé et les peuples qui se soulèvent contre eux aussi », a-t-il argumenté.
BERLIN, 13 mars 2012 (AFP)