Des inspecteurs de l’ONU chargés d’examiner
l’utilisation d’armes chimiques dans le conflit en Syrie sont arrivés dimanche
à Damas, a constaté un correspondant de l’AFP.Plus de dix inspecteurs sont arrivés dans un hôtel de la capitale syrienne.
Ils n’ont fait aucune déclaration devant les journalistes présents.
Le régime du président Bachar al-Assad et l’opposition s’accusent
mutuellement d’avoir eu recours à des armes chimiques dans le conflit qui dure
depuis près de deux ans et demi.

Le gouvernement syrien a donné son feu vert à l’ONU pour la visite des
experts en Syrie, après avoir accepté les modalités proposées par l’ONU pour
assurer la sécurité et l’efficacité de la mission selon l’organisation
internationale.

Les Nations unies avaient annoncé fin juillet que Damas autorisait les
experts à enquêter sur trois sites où l’utilisation d’armes chimiques a été
rapportée.

L’arsenal chimique syrien existe depuis plusieurs décennies et est considéré comme l’un des plus importants au Moyen-Orient, mais il continue à faire l’objet de supputations, les données publiques étant quasi-inexistantes.

Le Royaume-Uni, la France et les États-Unis accusent l’armée syrienne d’avoir eu recours à plusieurs reprises à des armes chimiques contre l’opposition. De son côté, la Russie, alliée de Damas, affirme avoir la preuve que les rebelles ont utilisé du gaz sarin en mars près d’Alep (nord).

Le régime syrien a reconnu pour la première fois le 23 juillet 2012 posséder des armes chimiques et a menacé de les utiliser en cas d’intervention militaire occidentale, mais jamais contre sa population.

En mars, gouvernement et rébellion s’étaient accusés mutuellement d’avoir employé des armes chimiques dans le conflit.

La Syrie est l’un des rares pays à ne pas avoir signé la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et qui n’est donc pas membre de l’Organisation chargée de contrôler son application (OIAC).

Le programme chimique syrien a débuté dans les années 1970, avec l’aide de l’Egypte puis de l’ex-URSS. La Russie dans les années 1990 puis l’Iran depuis 2005 lui ont également fourni un soutien, affirme la Nuclear Threat Initiative, une organisation indépendante recensant les données « ouvertes » sur les armes de destruction massive.

Selon une experte de l’Institut international d’études stratégiques, il s’agit du « plus grand programme d’armes chimiques au Proche-Orient, créé dans le but de contrebalancer le programme nucléaire d’Israël ».

D’importantes informations sur ce programme ont été collectées auprès d’officiers ayant fait défection, mais elles sont « loin d’être complètes », a précisé cette experte.

Selon un expert au centre d’études sur la non-prolifération à l’Institut Monterey (Etats-Unis), les stocks syriens sont de l’ordre de « centaines de tonnes » d’agents chimiques divers.

« Leur panoplie d’agents chimiques est assez robuste », estime aussi un spécialiste français à la Fondation pour la recherche stratégique.

Les Syriens « ont réussi à maîtriser la synthèse des organophosphorés: c’est la dernière génération la plus efficace et la plus toxique des armements chimiques. Dans cette famille, on trouve le sarin et le VX », ainsi que des « agents beaucoup plus anciens » comme le gaz moutarde, déclarait-il en juillet 2012.

Le 30 janvier, l’aviation israélienne a bombardé près de Damas un site de missiles sol-air et un complexe militaire adjacent soupçonné d’abriter des produits chimiques. Israël redoute des transferts d’armes au Hezbollah libanais, d’après un responsable américain.

Selon le New York Times, le raid pourrait avoir endommagé le principal centre de recherche sur les armes biologiques et chimiques dans le pays.

DAMAS, 18 août 2013 (AFP)

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