Plusieurs hauts responsables israéliens ont déploré les « hésitations » du président Obama sur le dossier des armes chimiques syriennes, craignant que son manque de fermeté n’encourage Téhéran à poursuivre son programme nucléaire.Les autorités israéliennes, qui ne se sont pas officiellement prononcées sur l’opportunité de frappes américaines contre le régime syrien mais ont fait connaître leur souhait de voir ses armes chimiques«confisquées», ont accueilli avec prudence le plan négocié à Genève par John Kerry et Sergueï Lavrov.

«Nous espérons que l’accord russo-américain (…) portera ses fruits mais le vrai test sera sa mise en œuvre», a commenté dimanche Benyamin Nétanyahou, tandis que plusieurs de ses ministres mettaient en garde contre une possible manœuvre dilatoire. Dans une allusion transparente au dossier du nucléaire iranien, il a complété: «Cette fois encore, ce ne sont pas les mots mais les actes qui seront décisifs.» «Assad n’en est pas à sa première manipulation, a prévenu Avigdor Liberman, président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères à la Knesset. Il n’y a pas si longtemps, il nous disait qu’il n’avait pas d’armes chimiques. Mais nous en saurons plus sur ses véritables intentions d’ici une semaine car Israël a une idée plutôt précise de ce qu’Assad possède et de ce qu’il ne possède pas.»

Questions sur l’arsenal israélien

Le ministre du Renseignement, Yuval Steinitz, s’est pour sa part réjoui que l’accord «comprenne un engagement de la Syrie à démanteler sa capacité de production et à ne plus jamais fabriquer d’armes chimiques».

Le secrétaire d’État américain, John Kerry, dont la visite dimanche à Jérusalem devait initialement porter sur les avancées des négociations de paix israélo-palestiniennes, a sans doute profité de l’occasion pour «vendre» à Nétanyahou l’accord signé à Genève. Ces derniers jours, plusieurs hauts responsables israéliens ont déploré les «hésitations» du président Obama sur le dossier syrien, craignant que sa posture n’encourage Téhéran «à poursuivre sa marche vers l’acquisition de l’arme nucléaire».

Certains observateurs ont aussi exprimé la crainte que le processus engagé à Genève n’incite la communauté internationale à réclamer la ratification, par Israël, de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. Si l’État hébreu n’a jamais officiellement reconnu détenir un tel arsenal, un rapport rédigé en 1983 par la CIA et exhumé la semaine dernière par la revue Foreign Policy semble indiquer qu’il s’est, en son temps doté d’agents chimiques.

Signataire de la Convention en 1993, Israël a jusqu’à ce jour refusé de la ratifier. «Nous affrontons plus de menaces que tout autre pays», justifie Avigdor Liberman, qui exclut tout changement de posture «tant que le Moyen-Orient ne ressemblera pas au Benelux».

Par Cyrille Louis- Le Figaro Article original

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