Comme tous les documents catholiques traitant des territoires disputés de Judée et de Samarie, le document ci-dessous véhicule un certain nombre de lieux communs politiquement corrects. Il est vrai que nombre de catholiques (victimes de la désinformation primaire, systématique et viscérale en faveur des Palestiniens et en défaveur des Israéliens) se sentent appelés à défendre les « victimes » palestiniennes contre les « occupants » israéliens. Il est vrai, aussi, que nombre de catholiques ne disposent d’aucune information sur le caractère violent, dictatorial et corrompu du parti unique palestinien, le néo-soviétique Fatah.

Cela dit, le document ci-dessous a au moins l’honnêteté de reconnaître que pour les trois quarts des 300’000 Israéliens de Judée Samarie, l’obstacle ne paraît pas insurmontable puisqu’ils vivent à proximité de la Ligne Verte qui date du vieil armistice entre Israël et la Jordanie, à l’est de Jérusalem, et dans des implantations qui ne représentent pas plus de 5% des territoires disputés, négociables. Le document ci-dessous reconnaît, également, qu’il y a les autres, 50’000 personnes qui vivent dans de petites ou très petites implantations de quelques centaines ou dizaines d’habitants, ou dans les outposts, les avant-postes.

Autrement dit, sur 300’000 Israéliens résidant dans les implantations, seuls 50’000 sont réellement concernés par les éventuelles futures négociations. Cela dit, le document ci-dessous reste un document orienté et engagé, un document pouvant donner l’impression caricaturale que les Israéliens des implantations seraient soi-disant tous des colons bibliques hallucinés. Mais nos lectrices et nos lecteurs sauront séparer le bon grain de l’ivraie. Et puis, en matière de document sur ce sujet, nous avons vu pire…


Les jeunes des collines.

Reportage en Judée et en Samarie de Giulio Meotti pour « il Foglio »

Ce sont les enfants et les petits-enfants des premiers colons envoyés par les gouvernements israéliens pour « faire fleurir le désert » dans les territoires disputés après la guerre des Six Jours de 1967. Ils ont la Bible à la main et le fusil à l’épaule, beaucoup d’enfants, une vie de sacrifices, un esprit nationaliste et religieux.

Ils sont environ 300 000. Dans un discours au Caire, le président américain Barack Obama a dit qu’ils étaient le principal obstacle à la paix entre « deux peuples et deux états » qui est aussi l’objectif de la politique vaticane.

En ce qui concerne les trois quarts d’entre eux, l’obstacle ne paraît pas insurmontable. Ils vivent à proximité de la Ligne Verte qui date du vieil armistice entre Israël et la Jordanie, à l’est de Jérusalem et dans les grandes implantations d’Ariel, Gush Etzion, Ma’aleh Adumim, Givat Zeev, Latrun, qui ne représentent pas plus de 5% des territoires disputés, négociables.

Mais il y a les autres, 50 000 personnes qui vivent dans de petites ou très petites implantations de quelques centaines ou dizaines d’habitants, ou dans les outposts, les avant-postes.

Les avant-postes, situés dans les endroits les plus inaccessibles et les plus perdus, sont la nouvelle forme des implantations. Il y en a maintenant une centaine. Ils se sont multipliés ces dernières années, avec la Hilltop Youth, la « jeunesse des collines », nouvelle générations de colons, et ils sont tous illégaux. Les jeunes les construisent, l’armée israélienne les détruit. Mais il en ressurgit sans cesse de nouveaux.

Qui sont ces jeunes des collines ? Comment vivent-ils ? Quelle vision biblique les anime ? Pourquoi s’aventurent-ils là ? Accepteront-ils de s’en aller ?

Le reportage qui suit répond à ces questions. Il est de Giulio Meotti, dont les lecteurs de www.chiesa ont pu lire une enquête-choc – traduite en plusieurs langues, elle a fait le tour du monde – sur la Rotterdam musulmane.

L’article est paru le 8 août 2009 dans le quotidien « il Foglio », avec une suite dans le même journal le 13 août. En septembre, Meotti publiera un livre-enquête sur Israël.

« Notre devoir, c’est de construire des petits paradis »

par Giulio Meotti

« Nous sommes revenus à la maison », proclame le panneau à l’entrée de Givat Assaf, un avant-poste israélien qui porte le nom d’un colon juif tué par les Palestiniens. Voici comment le leader de la communauté, Benny Gal, explique leur présence : « A cet endroit précis, il y a 3 800 ans, la terre d’Israël a été promise au peuple juif. Si on nous chasse d’ici, l’aéroport international Ben Gourion sera en danger ».

Givat Assaf est l’un des points d’appui de la « Hilltop Youth », la jeunesse des collines, cette deuxième génération de colons qui est en train d’organiser la résistance à l’évacuation des implantations jugées illégales, les « outposts », qui sont au cœur des tractations entre le premier ministre israélien Netanyahu et l’administration Obama.

Pour ces jeunes, la renaissance juive passe par la confrontation au coude à coude avec les Arabes, comme au début du XXe siècle. Les règles du processus de paix ne semblent pas les perturber. Les soldats israéliens, avec qui les colons partagent unités et uniformes, doivent entraîner ceux-ci de force quand l’ordre d’évacuation arrive de Jérusalem. Ceux qui restent vivent main dans la main avec la mort. En avril dernier, l’un de ces jeunes a été tué à coups de hache. En cas de conflit ce n’est pas la loi de l’Etat qui compte, mais celle du Seigneur. C’est comme la frontière américaine de l’épopée western.

Il ne faut pas y voir un phénomène d’extrême-droite, catégorie sans signification en Israël. Quand Ariel Sharon était premier ministre, 44 avant-postes ont été créés. Selon les données de Peace Now, 39 autres ont été construits sous Rabin, Peres et Barak, les protagonistes des négociations d’Oslo. Les dirigeants travaillistes n’ont presque rien fait pour empêcher la multiplication des avant-postes, qu’Israël ne considère pas comme des enclaves rebelles, du moins si l’on en juge par les importantes forces de sécurité consacrées à leur protection. Certains ont des routes pavées, des arrêts d’autobus, des synagogues et même des terrains de sport. Les installations vont du simple container placé en haut d’une colline ou de quelques rangées de baraques, jusqu’à de véritables installations en préfabriqué, du type après-séisme. Pour la prière du shabbat il faut un minyan, le quorum nécessaire de dix hommes. Cela suffit pour créer un outpost. C’est ainsi que dix familles péruviennes converties au judaïsme se sont fixées dans un avant-poste tout proche de l’implantation d’Efrat, entre Bethléem et Hébron.

David Ha’ivri, originaire de Long Island et l’un des leaders de la jeunesse des collines, vit avec sa femme et ses enfants à Kfar Tapuach. Le village est célèbre pour le miel qui y est produit mais surtout parce qu’il est cité dans la Bible, au chapitre 12 du livre de Josué. C’est l’une des trente villes conquises par les Juifs à leur arrivée, il y a des milliers d’années. Aujourd’hui c’est l’une des implantations de pointe en Cisjordanie, que les colons appellent, comme dans la Bible, Judée et Samarie. La « Hilltop Youth » regroupe des jeunes nés et élevés dans les colonies, qui ont décidé d’abandonner le toit paternel dans les grandes agglomérations pour aller s’installer au sommet des collines. Les synagogues où ils prient sont souvent bâties en terre séchée. Ils construisent leur maison de leurs propres mains, sont célibataires ou jeunes mariés, parents depuis très peu de temps. Ils se considèrent comme la nouvelle avant-garde des colons. Leur devise est : « Construisons et le permis viendra ». Ils vivent à une portée de fusil des Arabes. Ils se déplacent à cheval ou à âne. C’est une nouvelle génération dont le nationalisme mystique s’associe à l’esprit pionnier et à l’ascétisme, elle rejette l’esprit de consommation des grandes villes de la côte et vit d’idéologie et d’ardeur. Les femmes portent le mitpahat, équivalent juif, moins enveloppant et plus délicat, du tchador islamique. Les hommes ont les cheveux au vent, des anglaises sur les côtés du visage et des chemises à carreaux.

« Ce sont des jeunes qui incarnent l’idéologie de la Torah et le sacrifice de soi », nous explique Ha’ivri. « Le salut d’Israël et du peuple juif ne peut pas venir de politiciens qui pensent que la lutte pour la terre est un jeu tactique. Il y a dix ans, nous avons commencé à créer des avant-postes. Ce sont de très jeunes couples qui ont décidé d’être des pionniers comme leurs parents, ils croient au sionisme, ils sont idéalistes, prêts à renoncer à une existence confortable dans les grandes villes ou dans les grandes colonies. Ils veulent être autosuffisants, avec toutes les limites que cela comporte ».

Shani Simkovitz, américaine, mère de cinq enfants, dirige la Gush Etzion Foundation. « C’est une terre disputée, à négocier, pas une terre occupée », explique-t-elle. « Il y a plus de 3 000 ans, nos pères nous ont donné une terre, qui n’est ni Rome, ni New-York, mais celle-ci : la terre juive. On nous a envoyés ici pour construire, cultiver, vivre, on nous a toujours soutenus, surtout Rabin, Peres et les autres travaillistes. Jusqu’à aujourd’hui. Mes enfants sont nés ici, mais il n’y a plus de terre où construire légalement, le gouvernement n’accorde plus de permis de construire depuis longtemps, c’est pour cela que naissent les outposts. Les avant-postes sont des extensions de communautés existantes. Mais c’est pareil à Jérusalem, où des milliers d’Israéliens habitent au-delà de la Ligne Verte ».

Un autre leader des collines vit dans un groupe de caravanes accrochées au mont Artis, appelé Pisgat Yaakov, « la colline de Jacob », un endroit isolé l’hiver parce qu’il y neige beaucoup. Parmi trente familles se trouve celle de Yishai Fleischer, fondateur de Kumah, une organisation d’aide à l’alyah, l’immigration des Juifs en Israël, et responsable d’un programme de radio qui a beaucoup de succès. « Notre vie est idyllique et proche de la nature, la région est très belle, au milieu des montagnes », nous dit Yishai. « Nos pères ont marché jusqu’ici il y a 3 000 ans, nous sommes un peu des nouveaux hippies. Nous travaillons la terre. Il y a beaucoup de musique, de religion, c’est une vie heureuse. Nous prions, nous méditons, nous menons une vie spirituelle. Nous sommes le peuple aborigène. Je vivais à New-York ; comme étudiant, je croyais au sionisme et j’ai décidé que c’était ici que je devais vivre. Nous avons ce dont nous avons besoin. Nous nous sentons des pionniers, nous sommes de vrais sionistes. Beaucoup de mes amis sont très religieux et travaillent dans le high tech. Nos enfants grandissent avec des valeurs authentiques ». Yishai admet qu’il mène une vie très dangereuse. « Je hais les pistolets ; je circule armé, cela ne veut pas dire que je dois m’en servir, mais je dois protéger ma famille. Notre village étant cité plusieurs fois dans la Bible, il attire beaucoup de gens. Vous vivez à Rome, c’est une ville sainte pour votre peuple ; le mien est né et a grandi en Israël. Ici, nous sentons que nous faisons partie de la terre et du ciel. Nous avons grandi en sachant que le prochain pas, c’est nous qui le ferions ».

Yishai sait bien que les Israéliens qui vivent sur la côte n’aiment pas les colons. « Nous sommes isolés dans l’opinion publique, mais nous travaillons chaque jour pour améliorer notre image. Aujourd’hui, le nationalisme n’est pas « cool », il n’est pas politiquement correct. Je ne m’attends pas à conquérir le cœur des gens qui ne vivent pas ici. C’est simple : ici, c’est notre terre. Selon les règles internationales, selon la Bible, selon l’histoire. Nous vivons une époque excitante où le peuple juif revient chez lui. En nous réveillant, le matin, nous ne pensons pas à la paix, mais à mener une vie heureuse, digne et pleine d’amour. Nous devons être vigilants, il y a des gens qui veulent nous tuer parce que nous sommes Juifs. Ils ont la même idéologie que les nazis. Les Européens ne se sont pas intéressés au sort des Juifs il y a 60 ans : qu’ils restent loin de nous aujourd’hui ! Nous savons pourquoi nous sommes ici, nous avons une mission que nous accomplissons chaque jour. Notre place, c’est ici ».

Voici comment David Ha’ivri décrit les jeunes des collines : « Beaucoup sont agriculteurs ou bergers, il y a des étudiants, ce sont tous des pionniers qui vivent dans des zones désertiques, vides, inhabitées ; il n’y a pas de Palestiniens à qui on ait pris quoi que ce soit. Les colons plantent des arbres, cultivent la terre, font venir l’eau, les aliments, l’électricité. Dans les grandes implantations, la sécurité est bien organisée mais, dans ces communautés de quelques familles, le poids de la sécurité est énorme. La deuxième génération est beaucoup plus attachée à la terre que la première ; ils sont nés ici, leur sang vient d’ici. Ils sont même plus religieux que leurs pères ».

Beaucoup de ces avant-postes ont été créés dans les années où les Palestiniens avaient tué un colon. C’est ainsi qu’Itay Zar vit aujourd’hui dans un outpost qui porte le nom de son frère tué. Vingt familles, une douzaine de boîtes de métal, quarante enfants et un manège pour chevaux. « Nous ne sommes pas venus ici pour nous amuser. Il y avait le désert, aujourd’hui la terre produit ». Le leader spirituel de l’outpost, Ariel Lipo, dit que leur devoir est de construire de « petits paradis ».

Maoz Esther, sept baraques de tôle et cinq familles, près de Ramallah, a été le premier avant-poste dans le collimateur de Netanyahu depuis son arrivée au pouvoir. Il a déjà été déplacé trois fois. Et reconstruit trois fois. La dernière, il y a quelques jours. Quand le leader de la communauté, Avraham Sandack, est arrivé sur cette hauteur, il venait directement de l’une des colonies démantelées à Gaza par Ariel Sharon. Il étudie pour devenir rabbin et, pour le moment, il fait le ménage dans une synagogue. « Notre esprit est le même que celui de nos pères », nous dit Avraham. « Il y a deux ans, au moment de la fête de Hanukkah, nous sommes partis d’une implantation voisine et nous avons construit une maison de pierre. Une maman toute seule avec ses trois fillettes a passé deux mois sur la colline. Elles n’avaient ni l’électricité ni l’eau. Mais elles savaient qu’elles appartenaient à la terre d’Israël. Dans la Bible il est question de cette terre, à cause de la prophétie du royaume de Dieu. Cela nous donne des forces pour progresser. Hier, nous avons commencé à reconstruire ce que l’armée a détruit. Ici, nous réussissons à être équitables avec notre âme. Ici il y a quelque chose de métaphysique. Dieu n’est pas au ciel ou quelque part. Dieu fait partie de nous, il est dans toute notre vie ».

Le quotidien qui a publié l’enquête ? Il Foglio

Le reportage de Giulio Meotti sur Rotterdam islamisée, également publié dans « il Foglio » ? L’Eurabie a une capitale- Rotterda

Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.

Source: Sandro Magister

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