Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu and French President Emmanuel Macron, pay their respects after laying a wreath at the Vel d'Hiv memorial, during a ceremony commemorating the 75th anniversary of the Vel d'Hiv roundup, in Paris, France, July 16, 2017. REUTERS/Kamil Zihnioglu/ Pool
Comme l’a rappelé l’historien Serge Klarsfeld: « Si Israël avait existé, il n’y aurait pas eu le Vel d’Hiv ».

La présence historique d’un Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahu à la cérémonie du 16 juillet à Paris prend tous son sens à l’éclairage de ces faits.

Il semble nécessaire de rappeler, aux uns et aux autres, le lien entre la rafle des juifs français et l’Etat juif.

Si l’Etat d’Israël est avant tout l’histoire du retour d’un peuple sur sa terre, il est aussi né du martyr de femmes et d’enfants juifs sans défense. Les 16 et 17 juillet 1942, 13.152 juifs dont 4115 enfants sont raflés, moins de 100 adultes survivront, et aucun enfant.

Les 3, 5 et 7 août 1942, près de 2.000 mères juives ont été séparées de leurs enfants dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande. Les rares témoins rapportent des scènes d’une violence inouïe. Joseph Weismann nous dit que c’était des hurlements de bêtes, poussés par des mères qui se roulaient par terre et se tapaient la tête contre le sol. Certaines mères, refusant de lâcher leurs enfants, perdront connaissance sous les coups des gardes.

C’est aussi dans ces hurlements et dans le désespoir de ces mères et de ces enfants que personne ne viendra secourir, qu’est né l’Etat d’Israël. Le Vel d’Hiv pour Israël, ce n’est pas une histoire franco-française, c’est la raison d’Etat, la raison de l’Etat.

C’est aussi dans ces hurlements et dans le désespoir de ces mères et de ces enfants que personne ne viendra secourir, qu’est né l’Etat d’Israël.

Toute l’histoire d’Israël est faite de cette mission sacrée de ne plus jamais laisser des civils juifs sans défense aux mains de leurs bourreaux. L’exemple frappant qui vient à l’esprit en regardant les images de Benjamin Netanyahou parler au Vel d’Hiv est celui d’Entebbe.

En juin 1976, des terroristes palestiniens et allemands ont détourné un vol d’Air France Tel Aviv–Paris vers l’Ouganda et pris en otage 248 passagers. Après avoir opéré une sordide sélection des passagers israéliens et juifs, et autorisé la majorité des passagers à rentrer à Paris, les terroristes menacent d’abattre les quelque 100 passagers restants.

Les forces spéciales israéliennes emmenées par Yonatan Netanyahou, grand frère de l’actuel Premier Ministre qui sera la seule victime militaire du raid, parviennent à surprendre les terroristes à 4000 km de Tel Aviv et à ramener les otages, dont l’équipage d’Air France, à bon port en Israël.

Les exemples d’Israël venant au secours de communautés juives en péril dans la diaspora abondent (de l’Afrique du Nord au Yémen en passant par l’Ethiopie) mais nul besoin de regarder plus loin que la guerre qui déchire aujourd’hui la Syrie et l’Irak. Si les communautés juives ancestrales de ces pays ne connaissent pas le sort tragique des Chrétiens d’Orient ou d’autres minorités, c’est uniquement parce qu’un longue série d’opérations secrètes des services israéliens les a exfiltrées au cours des dernières décennies.

Toute l’histoire d’Israël est faite de cette mission sacrée de ne plus jamais laisser des civils juifs sans défense aux mains de leurs bourreaux.

Comme l’a rappelé l’historien Serge Klarsfeld, « Si Israël avait existé, il n’y aurait pas eu le Vel d’Hiv ».

Face à cette « France-BDS » qui trouve que la présence de Netanyahou à Paris en 2017 est plus choquante que la déportation des juifs en 1942, le Président de la République a montré qu’il comprend le lien singulier qui unit le sort des juifs de la diaspora a l’État d’Israël.

Et ce faisant, il a certainement rendu la position de la France plus audible auprès du dirigeant israélien.

Noam Ohana

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Tamara

Il est vrai qu’un tel article pourrait conforter cette idée de tant et tant de détracteurs qui osent parler de « colonialisme » d’Israël, ignorant ou sachant, qu’en 1948 en Palestine (Juive, puisque ce nom a été remplacé par les Romains à la place d’Israël, pays des Juifs et Jérusalem sa capitale). Ces détracteurs dont les dirigeants palestinistes ne veulent pas de « deux états » (quelle ignominie , dans une surface si petite alors que la Jordanie, pays des « palestinistes » est si grande géographiquement) mais la disparition d’Israël ou tout au moins de citoyens Juifs dhimmis, soumis à eux. Eh, on ne va pas recommencer l’histoire, de Juifs sans défense!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Non Israël est tout simplement né de 2000 ans de persécutions à l’encontre de ses populations éparpillées dans le Monde lors de deux exils. Mais ces Juifs n’ont jamais voulu créer un autre pays, et tous les ans à Pessah , ils disaient lors des prières « l’an prochain à Jérusalem »

Marc

Israël est tout simplement né de la promesse faite à Abraham avant même qu’il n’ait un enfant… Israël est né à nouveau de l’aspiration d’ailleurs de nombreux Protestants britanniques et américains que cette nation antique soit restaurée au nom de cette même promesse, à tel point qu’ils ont inventé cette notion, pas tout à fait vraie de : « Terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Les premiers sionistes convaincus n’étaient pas forcément Juifs (hormis quelques isolés, puis la génération d’Herzl) ou ceux-ci ont trouvé de la voix grâce à cette aspiration.

Lire de 2008 : http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=9742

« Une Terre sans peuple pour un peuple sans terre » est l’une des phrases les plus souvent citées dans la littérature consacrée au Sionisme – et sans doute aussi la plus problématique. Les antisionistes citent cette phrase comme une façon parfaite de mettre en boite l’injustice fondamentale du Sionisme :

Cela signifie [selon eux] que les pionniers du Sionisme croyaient que la Palestine était inhabitée [1], qu’ils niaient – et continuent de rejeter -l’existence d’une culture palestinienne distincte [2], de plus, elle introduit comme un fait d’évidence que les sionistes ont, de tout temps, planifié une « épuration ethnique » de la population arabe [3]. De telles allégations sont, en fait, sans fondement : d’une part, elles nient la conscience réelle que les premiers sionistes avaient de la présence des Arabes de Palestine et, d’autre part, elles exagèrent l’émergence d’une identité nationale palestinienne, qui, en réalité, ne s’est seulement développée qu’en réaction à l’immigration sioniste [4]. Pas plus qu’il n’est vrai, comme le soutiennent encore les antisionistes, que les premiers sionistes employaient régulièrement cette phrase [comme un leitmotiv].

Les origines de la phrase

De nombreux commentateurs, comme le dernier grand théoricien arabe : Edward Saïd, attribuent de façon erronée la première utilisation de cette phrase à Israël Zangwill, un auteur britannique, dramaturge et poète [5]. En réalité, cette phrase fut forgée et propagée par des écrivains chrétiens au cours du XIX è siècle.

En 1831, Mohammed Ali Pasha, alors maître de l’Egypte, prit le contrôle de la Grande Syrie [et l’arracha] à la mainmise directe de l’empire ottoman, un changement politique qui conduisit le Ministère des Affaires étrangères britannique à envoyer un consul à Jérusalem. Cette évolution fut le catalyseur de l’imaginaire populaire.

La première publication mentionnant l’emploi de cette phrase apparaît sous la plume d’un membre du clergé de l’Eglise d’Ecosse, Alexander Keith, dans son ouvrage datant de 1843 : La Terre d’Israël, selon le contrat passé avec Abraham, Isaac et Jacob [6]. Keith était un penseur évangélique influent, dont le travail le plus populaire : Evidence de la vérité de la religion chrétienne tirée de l’accomplissement effectif de la Prophétie [7] , continue d’être réimprimé presque deux siècles après sa première publication. Se faisant l’avocat de l’idée que les Chrétiens devraient contribuer à encourager la (réalisation de) la prophétie biblique d’un retour des Juifs sur la Terre d’Israël, il écrivit que les Juifs étaient « un peuple sans pays, et même [exilés] de leur propre pays qui, comme il sera ensuite démontré, est, dans une large mesure, un pays sans peuple. »[8] Keith était parfaitement au courant que la Terre Sainte était habitée, puisqu’il avait voyagé en Palestine en 1839, sous mandat de l’Eglise d’Ecosse et y était retourné 5 ans plus tard avec son fils, George Skene Keith, que l’on tient pour avoir été le premier photographe à visiter la Terre Sainte…..

richard MALKA

Perversion de la shoah:

-Au nom de l’antiracisme, n’importe qui peut prétendre migrer en Europe avec les pires des intentions et au détriement de la volonté des population locales à vouloir préserver leur pays.

-Au nom de l’antiracisme, c’est le peuple juif, peuple que l’on a empéché de partir en Israël (occupé par les anglais) pour fuire la montée du nazisme en Europe, qui est montré du doigt, bani ou exclu d’être victime en tant que juif (Sarah Halimi, ou Juif sur sa propre terre en Israël lors d’attentats barbares).

Alors, tout les discours de ces vérus politiques ne représentent rien, et leurs hypocrisies suintent sur leur front. Au final, Ils ne valent pas plus que Soral et dieudonné.

Bibi fait preuve de beaucoup de self contrôl pour dialoguer avec des « …… » pareils.

Marc

« Israël » n’est évidemment pas né de la Shoah sur le plan historique, mais découle de 2000 ans de tentatives de retour, des constats de l’affaire Dreyfus, annonciatrice de la Shoah par l’échec ou le rejet de l »‘intégration », de la Déclaration Balfour, etc., des pogroms de la fin du XIXème .etc.

Ce qui est, éventuellement, est né, en Israël, de la Shoah, c’est un ethos de la solitude de ce peuple face à la tragédie. Le Beginisme du « plus jamais ça ». C’est la découverte tardive des soulèvements comme celui du ghetto de Varsovie, après avoir longtemps prêté le flanc au faux discours israélien honteux face à la Shoah et au système totalitaire : « ils se sont laissés conduire à l’abattoir comme des moutons », internalisant le mépris des bourreaux et la certitude que « l’homme nouveau » sioniste allait triompher.

Ce n’est pas une question d’enchaînement historique factuel, c’est un fait moral et une réponse à l’extermination. Mais c’est ce qui fait la légitimité de la présence de Netanyahu.

David Pasder

L’assertion « Israël est né du martyr des femmes et des enfants juifs raflés » de Mr Ohana est historiquement fausse et induit en erreur. Il en est de même que celle de Serge Klarsfeld : « Si Israël avait existé, il n’y aurait pas eu le Vel d’Hiv ».

Effectivement, l’Etat d’Israël n’existait pas formellement en 1948, mais il y avait depuis le début du XXème quelques centaines de milliers de juifs peuplant le Yishouv, mais très peu, trop peu, trop tard, qui avaient effectué leur Alya.
L’immense majorité des juifs d’Europe centrale et de l’est, ainsi que ceux de l’Europe occidentale ont préféré émigrer aux USA (2.50 millions de 1895 à 1924) et perpétuer l’exil amer – et continuent de le faire – plutôt que de rejoindre les pionniers qui ont construit le Foyer National Juif qui ont construit ce qui allait devenir en 1948 l’Etat d’Israël.

Le Livre Blanc de 1930 puis celui de 1939, entraîne certaines restrictions concernant l’immigration en Terre d’Israël. Mais peu de juifs décident de rejoindre le seul pays sur terre où doit obligatoirement habiter un juif : Israël. En 1939, il est déjà trop tard. En 1948, il n’y a que 600.000 en Israël.

La monstruosité des nazis et de leurs collaborateurs n’est pas à démontrer. Mais de grâce, pas de révisionnisme.

David Pasder

Fils d’Éva Gelb, déportée en avril 1944 d’Auschwitz à l’âge de 14.5 ans. Échappée en janvier 1945 des chambres à gaz.