Analyse: Avec l’Iran comme véritable ennemi, les liens saoudiens-israéliens seront basés sur l’intérêt. Le général saoudien à la retraite a laissé entendre que son pays est prêt à renoncer à l’initiative de paix arabe et à reporter la question de Jérusalem jusqu’à la dernière étape des pourparlers de paix israélo-palestiniens. Pour autant il a aussi déçu en affirmant qu’il n’y aura pas de normalisation avec le monde arabe,  sans qu’Israël s’atèle à résoudre la situation avec les Palestiniens.


Le général est doté d’une personnalité
avenante et curieuse, et d’une solide expérience. De plus, dialoguer avec les Israéliens ne lui pose aucun problème. Je suppose que, dans le royaume étroitement fermé de l’Arabie saoudite, Eshki ne se serait pas permis de dialoguer avec Israël sans avoir reçu le feu vert des plus hautes autorités de Riyad.

Dans une première interview donnée à Yedioth Ahronoth, le général a averti que des initiatives diplomatiques doivent être encouragées, parce que « si la paix n’est pas atteinte sous Netanyahou, la paix nous glissera entre les mains ». Eshki était au cœur des entretiens –  pour la plupart confidentiels – avec le Dr Dore Gold, conseiller du Premier ministre Benjamin Netanyahou. Il s’était rendu en avion en Israël et avait visité Jérusalem deux fois (au moins) et mené un marathon de discussions confidentielles avec des émissaires israéliens. Une le dialogue entamé,  il avait soulevé de nombreuses questions, et les services de renseignement occidentaux avaient suivi cela de très près.  Mais Israël avait échoué à saisir cette opportunité, et les choses s’étaient délitées une fois Gold reparti et Eshki avait commencé à agir discrètement en sous main.

Depuis tous les événements qui ont eu lieu sont liés : le roi Salman a évincé l’héritier officiel du trône en faveur de son jeune fils; Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a contraint le parlement du Caire à transférer les îles de Sanafir et de Tiran sous souveraineté saoudienne; Le président américain Donald Trump a atterri dans les palais de Riyad et le roi lui a donné l’assurance que  les 55 pays arabes et musulmans accepteraient d’améliorer les relations avec Israël tant que des progrès seraient réalisés avec les Palestiniens. Et puis, la crise avec le Qatar arrivée et l’Arabie Saoudite – soutenue par l’Égypte, Bahreïn et les Émirats arabes unis – a resséré son étau sur l’émirat qatari. Et derrière toutes ces agitations, des rumeurs insistantes tournent autour d’un dialogue secret entre Riyad et Jérusalem.

La semaine dernière, le général saoudien a émergé à nouveau sur le devant de la scène, présentant des points de vue fascinants et nouveaux sur la géopolitique régionale à l’occasion d’une interview avec le journal allemand Deutsche Welle en mettant un certains nombre de choses en perspectives.

En voici un résumé : les îles de Sanafir et de Tiran seront transférées à l’Arabie Saoudite qu’après avoir reçu la garantie que  les navires israéliens pourraient naviguer librement dans le détroit de Tiran. Selon Eshki, le transfert de propriété de ces îles transforme le traité de paix égyptien-israélien en un accord international qui lie l’Arabie saoudite aussi et servira de base au développement de collaborations et négociations futures. Mais, il a brisé quelques illusions : il n’y aura pas de normalisation, sans qu’Israël fasse le nécessaire pour résoudre la situation avec les Palestiniens.

Et puis il a lâché une proposition inédite qui change la donne. Toute solution entre les parties sera parrainée par la Jordanie (en Cisjordanie) et l’Egypte (à Gaza). Ce n’est plus une déclaration irréaliste sur un Etat palestinien écartelé entre Gaza et Ramallah, mais la création d’une sorte de parapluie egyptien-jordanien qui ferait des deux pays l’élément clé de la solution.

Tout ce que les Palestiniens accepteront, a-t-il ajouté sera également accepté par nous en Arabie Saoudite. En d’autres termes, l’Arabie saoudite serait disposée à renoncer à l’initiative de paix arabe, qui contraindrait Israël à déterminer ses frontières et à se prononcer sur le droit au retour. L’Arabie saoudite accepterait également, selon Eshki, de reporter la question de la division de Jérusalem à la dernière étape de la conférence, afin d’empêcher les négociations de se retrouver dans une impasse et de capoter. 

Comme le véritable ennemi est l’Iran, les relations avec Israël ne seront dictées que « par l’intérêt », dit Eshki. L’intensité des relations sera déterminée en fonction de l’intensité du processus de paix.

Aux yeux de l’Arabie saoudite, l’alliance renouvelée avec les États-Unis est  plus importante que tout, et Israël en est un des acteurs majeurs. Pour le dire plus simplement :  Israël est invité à fournir des informations, des technologies et du renseignement qui permettrait de garantir la stabilité du régime du royaume contre les régimes de Téhéran.

Smadar Perry – YNET -Adaptation K.Kriegel

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julie

Il n’y a pas de nouvelle donne : la seule bonne nouvelle serait qu’un pays arabe décide de leur céder une Terre sur leur immense territoire : l’EU serait prêt à payer …. ( au lieu de leur donner les millions , il développerait le pays ) et le plus simple serait qu’il retourne chez eux en JORDANIE qui représente 75% de l’ancienne Palestine !

julie

Ils peuvent toujours rêver, ces arabes, ISRAEL appartient aux juifs et ne sera jamais dominé par l’Islam et Allah l’ange noir de DIEU !!!

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