La chaîne française d’hôtels Ibis, ayant une gamme étendue d’établissements en Amérique, avertie des risques « juridiques, financiers et de réputation » liés à son expansion avide en Iran et de sa collaboration avec les Pasdaran, principaux exportateurs de terrorisme global

 

Les hôtels Novotel et Ibis à l’aéroport  International Imam Khomeiny de Téhéran, managés par la chaîne Accor. Photo: Accor Hotels Group.

Une chaîne d’hôtel française de tout premier plan s’est fait réprimander par les opposants au programme nucléaire iranien, à cause de sa présence grandissante dans l’industrie touristique de la République Islamique – et qui va jusqu’à se compromettre dans un partenariat avec une compagnie local qu’on sait n’être qu’une vitrine du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique, suspect de terrorisme international et dont les chefs sont sur les listes noires des Etats-Unis.

Dans une lettre détaillée envoyée à Sébastien Bazin, le PDG et président du Groupe hôtelier Accor basé à Paris, qui a été partagée avec The Algemeiner, l’ambassadeur Mark D. Wallace – dirigeant du groupe de défense et de pression Unis contre l’Iran Nucléaire (UANI) – lui réaffirme que « la somme des risques juridiques, politiques, financiers, et de réputation liés au fait de faire des affaires en Iran pèse bien plus lourd que tout bénéfice théorique de cette implication commerciale sur ce marché particulier.

 

Accor a été le premier groupe hôtelier à se précipiter pour faire des affaires dans le secteur touristique en Iran, dès l’accord nucléaire de juillet 2015 signé entre Téhéran et les six puissances mondiales, en paraphant d’entrée de jeu un contrat avec la compagnie locale Aria Ziggurat pour qu’elle gère deux hôtels en son nom, en septembre de cette année-là. Ces hôtels -le Novotel et Ibis, tous deux situés dans l’espace adjacent à l’Aéroport International Imam Khomeiny – sont aujourd’hui pleinement opérationnels. On annonce encore qu’Accor serait sur le point de se lancer dans la construction de 125 nouveaux hôtels en Iran, avec des chaînes d’hôtels rivales comme le Groupe  Jumeirah basé à Dubaï et le Groupe espagnol Melia.

Selon Mohamed Amin — chercheur principal à la Fondation d’Etudes sur le Moyen-Orient (FEMO) – Aria Zeggurat, comme bien d’autres entreprises commerciales iraniennes, « fait partie intégrante d’un ensemble de sociétés appartenant aux Gardiens de la Révolution Islamique ».

Le CGRI -fournit un appui militaire, financier et en matières de renseignements essentiel aux groupes terroristes pro-iraniens et aux milices comme le Hezbollah au Liban, ainsi qu’au régime du dictateur syrien Bachar El Assad – a été sanctionné de manière constante et répétée par le Gouvernement américain, qui prend pour cible quiconque « facilite une transaction significative ou des transactions ou qui fournit des services financiers significatifs au Corps des Gardiens de la Révolution Iranienne ou à ses filiales »

Les recherches menées par l’UANI ont révélé que le groupe Accor génère des revenus de plus de 2 milliards d’€ par an, du fait de ses opérations hôtelières en Amérique. L’UANI souligne aussi que,depuis 2000, Accor a gagné 2 millions de $ en affaires directes avec le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, essentiellement grâce à des contrats avec le Département (Ministère) de la Défense.

Parmi les nombreux hôtels appartenant à Accor aux Etats-Unis, on trouve Le Fairmont – Dans les beaux quartiers de Georgetown, à Washington DC – et le fameux Plazza Hôtel de Nw-York City. Le Plaza est depuis fort longtemps de lieu favori de rencontres de groupes et associations juives à New York, pour y organiser des dîners de levées de fonds, des g et d’autres grands événements de ce type.

« L’UANI pense ferment qu’aucune entreprise ne devrait continuer à bénéficier d’un accès illimité à la plus grande économie mondiale et au plus grand marché de consommation du monde et s’enrichir grâce aux taxes en dollar américain, tout en faisant simultanément des affaires en Iran et avec son régime sans foi ni loi », déclare Wallace dans sa lettre au patron d’Accor. « Du fait de son statut et de son empreinte de bénéficiaire important de contrats fédéraux, Accor va se retrouver au premier plan d’un grand débat public sur la propriété de grands organismes commerciaux en Iran ».

Wallace a souligné que l’opinion publique américaine  manifeste une faible estime pour les entreprises qui s’engagent dans des affaires commerciales avec l’Iran. Un août 2016, un sondage conduit pour le compte de l’UANI a découvert que 60% des électeurs probables américains arrêteraient d’acheter des produits d’une quelconque entreprise commerciale si jamais elle se met à faire des affaires en Iran, alors que 56% préféreraient vendre les stocks de ces entreprises qui décident de faire de l’argent [c’est-à-dire : blanchi] en Iran.

« Avant qu’Accor ne se lance dans une entreprise aussi risquée en Iran, le groupe devrait s’assurer que ses directeurs, ses actionnaires, ses syndicats, ses partenaires de contrat et d’autres parties prenantes ont pleinement connaissance de l’immense danger que représente une telle implication », exhorte Wallace dans son courrier.

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Par Ben Cohen

algemeiner.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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