L'avocat Gilles-William Goldnadel. Photo © DRTribune. Chaque semaine, Gilles-William Goldnadel propose aux lecteurs de Valeurs actuelles son regard sur l’actualité.


Le Figaro du 28 mars nous révèle que les riverains excédés par les incivilités du quartier du Château Rouge ont saisi la justice administrative.

Menés par mon excellent confrère et ami Guillaume Jeanson, par ailleurs animateur de l’Institut Pour la Justice, les habitants désabusés de ce quartier du 18 eme parisien, qui n’en peuvent plus des délits en tous genres, réclament désormais des comptes à l’État défaillant.

Mon imagination est impuissante à décrire la réaction médiatique dans l’improbable cas où ces citoyens désespérés, auraient décidé de se masquer et de bloquer les rues, à l’instar de ces “500 frères” de la Guyane qui entendent protester contre la montée irrésistible de la criminalité. “Milices fascistes” auraient été sans doute l’épithète le plus gracieux.

Allez savoir pourquoi la perception n’est pas la même selon que l’on se trouve dans l’Île-de-France ou dans ce qui n’est une île que pour Monsieur Macron…

Mais restons donc en Guyane : une prétendue ministre qui ne le sera plus encore très longtemps et qui rechignait à se rendre au chevet des malheureux guyanais, a cru devoir sacrifier pour pas cher au rite de la repentance à l’égard du “peuple” guyanais. Le lendemain les journalistes de France Inter en avaient encore les larmes aux yeux. Que la France s’agenouille et demande pardon, une nouvelle fois, voilà qui redonne le sourire et le sens de la fierté à sa voix radiophonique.

Mais, au fait, pardon, de quoi au juste ?

La réponse nous ces données dans un excellent article du même Figaro daté du 29 mars et signé par Jean-Marc Leclerc. Intitulant son reportage “Guyane : radioscopie d’un chaos sécuritaire”, le journaliste spécialisé en la matière, évoque l’unique prison du territoire, surpeuplée, le trafic de drogue, les armes en circulation. La justice évoquant une dérive “à l’américaine”.

Effectivement, la violence redouble en Guyane avec une intensité peu commune. On recense dans ce département six vols avec violence par jour et un meurtre par semaine en moyenne. À 60 %, ces homicides sont commis par arme à feu.

L’immigration venue des territoires voisins est irrésistible. Cette invasion illégale a drainé dans ce département en un an 10.000 clandestins haïtiens. Les détenus étrangers refusent d’être extradés.

Venons-en à présent aux véritables responsabilités. La justice guyanaise, débordée, désespérée, oriente les délinquants les moins dangereux (tout est très relatif..) vers toutes les alternatives possibles aux poursuites pour tenter de désengorger le tribunal et surtout cette seule prison totalement saturée. Car la seconde prison promise pour la Guyane n’arrivera pas, dans le meilleur des cas, avant cinq ans… D’ici là , rien à faire.

C’est que l’ancienne ministre de la justice, et ancienne militante indépendantiste guyanaise, par ailleurs sensible mais uniquement pour les guyanais à la question identitaire, a toujours refusé, par idéologie anti-carcérale, de construire de nouveaux centres pénitentiaires.

Quitte à être dans la génuflexion, qui devrait demander pardon, non seulement à son peuple mais encore à l’ensemble du peuple français ? Mais, d’évidence, je ne suis pas dans le bon sens du pardon.

Source : Valeurs Actuelles

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Patrick marie

Comme toujours, du « grand » Goldnagel ! Nos politiques devraient en prendre de la graine et lui emprunter de la lucidité. Je l’écoute en ce moment sur LCI, il domine de la tête et des épaules.