Dimanche 16 octobre au soir, le Premier Ministre Irakien Haidar al-Abadi, appuyé par un florilège de généraux, a annoncé que l’opération militaire en vue de reprendre Mossoul, après deux ans d’occupation par l’Etat Islamique, avait commencé.

Trois participants formellement approuvés font partie de l’opération, rapportent les sources militaires de Debkafile  :

1. Les unités américaines des opérations spéciales, de l’artillerie et du corps du Génie – équipées de ponts flottants pour traverser le Fleuve du Tigre – en plus de l’appui de la Force aérienne américaine procédant à des bombardements massifs, afin d’écraser la résistance ennemie.

2. Les divisions bi=lindées de l’armée irakienne, ses forces des opérations spéciales, ses troupes régulières et ses unités de la police anti-terroristes.

3. Les Peshmergas Kurdes d’Irak.

Le Premier Ministre irakien a formellement promis qu’il n’y aurait que des combattants irakiens à entrer dans Mossoul, c’est-à-dire pas d’Américains, ni de Kurdes [ils ne seraient donc plus considérés comme Irakiens?] ni d’autres forces non-irakiennes.

Il s’agissait d’une promesse que ni combattants sunnites ou chiites d’Irak, pas plus que les Kurdes et les Turkmènes ne le croient capables de tenir, après d’autres promesses identiques ont égrainé le bord des routes, lors d’autres batailles de la coalition dirigée par les Etats-Unis, au cours des deux années passées afin de reprendre les villes de Ramadi, Tikrit, Baiji et de Falludjah alors aux mains de Daesh.

Les premières forces à entrer dans ces villes ont été, dans l’ensemble, les milices chiites irakiennes pro-iraniennes, en particulier les Brigades Badr et les Unités de Mobilisation Populaire, sous le commandement suprême du Général Qassem Soleimani, appelé au secours par al-Abadi pour Mossoul une fois encore. Quoi qu’il en soit, en dépit des ravages qu’ils propagent dans toutes les villes sunnites, l’appui aérien américain a volé à leur rescousse pour soutenir leur avancée, alors que les responsables américains à Washington juraient leurs Grands D. aider seulement les unités de l’armée du gouvernement irakien. 

En ce qui concerne la campagne de Mossoul, les responsables de l’Administration Obama et officiers de l’armée, tout comme le Premier Ministre Irakien, insistent sur le fait qu’il n’y aura pas de répétition de l’invasion et de la conquête chiite appuyée par l’Iran,d’une nouvelle ville sunnite, où un million de résidents demeurent encore.

 

Ils n’expliquent, cependant, pas comment ils pourront empêcher cette invasion [et les massacres qui pourraient s’ensuivre], alors que ces mêmes forces chiites iraniennes sont déjà massées au Nord-est de Mossoul, près de la frontière irako-syrienne et dans l’attente de l’ordre d’avancer pour pénétrer dans la ville.

Téhéran, bien évidemment, n’a aucune intention d’être tenu hors du coup, durant la reconquête épique de Mossoul.

Il y a un autre parti qui n’a pas été convié à cette campagne : le Président turc Recep Tayyip Erdogan. Lui aussi a positionné une concentration de forces en Irak, en défiance totale des fortes objections de Washington et Bagdad. Les troupes turques se tiennent prêtes à faire mouvement en avant afin de se plier aux volontés d’Erdogan et d’atteindre trois buts stratégiques :

a) Contrecarrer activement toute entrée des Peshmergas kurdes dans Mossoul, bien que leurs 15.000 combattants dans le cadre d’une force d’invasion de 25.000 hommes représentent un élément vital dufer de lance en vue de la pénétration dans la ville. Ankara a averti que si les Kurdes mettent le pied dans Mossoul, les forces turques les y suivront.

b) Bloquer le passage des autres miliciens des YPG kurdes de Syrie, cette fois, afin qu’ils n’entrent pas en Irak pour faire la jonction avec leurs frères d’armes irakiens.

c) Afin de fournir un appui, avec un surcroît de soutien aérien turc, pour les milices turkmènes dont les familles seraient encore présentes dans le quartier turkmène de Mossoul.

Les sources militaires de Debkafile décomptent au moins six sortes différentes de regroupements militaires combinées et prenant part à la libération de Mossoul. Ils n’ont rien en commun, excepté leur détermination à chasser l’Etat Islamique.

Ils sont totalement divisés autour des deux aspects essentiels de l’offensive : comment réaliser leur objectif commun et qu’est-ce qui arrivera à Mossoul une fois chassés les envahisseurs islamistes.

L’argumentaire américain sous-jacent au lancement sur la corde raide de cette opération, ne tient qu’à l’aspiration du Président Barack Obama d’accomplir la libération formelle de Mossoul, avant son départ de la Maison Blanche en janvier, dans l’espoir que cette victoire marquante détournera l’attention publique de l’échec global de sa politique, notamment Syrie toute proche.

On peut s’attendre à ce que l’Etat Islamique ait déjà tiré parti des avertissements précédant le lancement de cette offensive pour mieux préparer la défense  la capitale irakienne du Califat d’Abu Bakr al Baghdadi et exploiter ainsi les intérêts conflictuels qui agitent cette force hétéroclite d’invasion.

Mais les dirigeants de Daesh ont décidé de ne pas attendre cette offensive conjuguée. En effet, selon les sources de Debkadfile, des milliers de djihadistes ont tracé la route pour s’extraire de la ville, il y a déja deux ou trois mois, afin de relocaliser le noyau dur de leurs forces combattantes et de leurs institutions sur deux nouveaux sites : dans la province désertique de l’Anbar, dans l’ouest de l’Irak, sur une base située entre les frontières jordaniennes et saoudiennes et l’Est de la Syrie. Plusieurs centaines de combattants ont été laissés derrière afin de harceler les armées américaines, irakiennes et kurdes, au fur et à mesure qu’ils progressent à l’intérieur de la ville (guérilla urbaine intense) et exploiter la discorde entre les forces d’invasion pour y maintenir des bastions.

DEBKAfile  Analyse Exclusive, 17 Octobre 2016, 2:56 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

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