Sept ans après la catastrophe de Fukushima, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis ce dimanche 11 mars Place de la République à Paris à l’appel du réseau « Sortir du nucléaire » pour dénoncer le « mythe d’un nucléaire sans danger ».

Un hommage allongé

A 14h46, heure où un tremblement de terre a frappé le Japon il y a sept ans, le 11 mars 2011, une centaine de manifestants réunis à Paris ce dimanche se sont allongés en hommage aux victimes du tsunami meurtrier et de la catastrophe nucléaire qui l’a suivi.

Les associations du réseau demandent la fermeture des centrales françaises et le désarmement nucléaire de la France, s’opposant notamment aux projets de Bure (enfouissement) et Flamanville (nouveau réacteur EPR).

« Aucune solution satisfaisante n’existe actuellement pour la gestion des déchets à long terme », a martelé Catherine Fumé, administratrice du réseau « Sortir du nucléaire », dénonçant la situation des travailleurs du nucléaire et les nombreux incidents dans les centrales françaises.

Le « mythe d’un nucléaire sans danger »

« L’opposition au nucléaire, quand elle n’est pas criminalisée, est considérée comme une atteinte à la grandeur de la France », a condamné Catherine Fumé.

De son côté, le groupe français EDF signait ce samedi en Inde un accord portant sur le schéma industriel du projet de centrale de Jaitapur, présenté comme le plus grand projet nucléaire au monde.

La chercheuse en santé publique Annie Thébaud-Mony a dénoncé de son côté le « mythe d’un nucléaire sans danger » et rendu hommage aux travailleurs du nucléaire « irradiés autant qu’invisibles », « face au cynisme de ceux qui les emploient ».

 

L’ancien Premier ministre japonais Naoto Kan, en poste lors de la catastrophe et devenu un fervent militant antinucléaire, doit se rendre demain, lundi, à Paris où il va entamer une tournée qui passera par l’Assemblée nationale, Flamanville et le parlement européen.

« Si tout se passe mal, un accident nucléaire a des conséquences bien plus terribles que la plus terrible des guerres », a déclaré Naoto Kan dans « Le Parisien » daté de dimanche.

AFP

 

Sept ans après le tsunami de mars 2011, le long travail de démantèlement se poursuit à la centrale nucléaire Fukushima Daiichi, et une étape importante doit débuter cette année, avec le début de l’enlèvement du combustible usé d’un des réacteurs.

Premier enlèvement du combustible

Les coeurs des réacteurs 1 à 3 ont fondu au moment de l’accident et doivent être refroidis en permanence. L’exploitant Tepco est toujours en train d’essayer de localiser précisément le combustible fondu et les débris de combustible qui se sont dispersés dans les réacteurs, pour ensuite mettre en oeuvre les conditions nécessaires pour les extraire.

Mais la société a dit pouvoir entamer « au milieu de l’année budgétaire 2018 » les travaux d’enlèvement du combustible, au sein de l’unité 3. La construction d’un toit au-dessus de la piscine de stockage a été achevée fin février, pour éviter les fuites de radioactivité pendant la manipulation de ces débris.

Cette opération, la plus délicate et la plus longue dans le processus de démantèlement de la centrale qui ne s’achèvera pas avant 30 ou 40 ans, n’est prévue qu’à partir de 2023 pour les unités 1 et 2.

Actuellement, des missions d’observation à l’aide de robots télécommandés sont menées pour en retirer des décombres et observer l’intérieur des réacteurs.

Au niveau du réacteur 4, dont le coeur n’a pas fondu, les travaux d’enlèvement des assemblages de combustibles situés dans la piscine ont été achevés fin 2014.

Plus à l’écart, les réacteurs 5 et 6 ont été moins touchés et ne présentent pas les mêmes difficultés.

Le casse-tête des eaux contaminées

Une impressionnante quantité d’eau est utilisée pour assurer le refroidissement des réacteurs, à laquelle s’ajoutent les eaux de pluie qui se contaminent en tombant sur la centrale.

Au total, environ 1 million de m3 d’eau sont stockés sur le site, principalement dans un millier de cuves, et ce volume augmente chaque jour.

Tepco a réussi à diviser par quatre à « environ 100 tonnes par jour » le rythme d’augmentation du volume d’eau contaminée, selon Naohiro Masuda, responsable du démantèlement au sein du groupe.

Un mur de glace souterrain est en place autour des bâtiments depuis la mi-2017 pour éviter que les eaux ne soient souillées au contact des installations.

Pour limiter les fuites, un mur imperméabilisant est en place depuis 2016 du côté de la mer, tandis que le sol de la centrale a été presqu’entièrement bétonné.

L’eau est déjà en partie traitée mais aucune solution n’a encore été trouvée pour éliminer un de ses éléments radioactifs: le tritium.

A terme, elle pourrait bien être rejetée en mer, comme le recommandent certains experts, mais le gouvernement n’a pas encore pris de décision. « Différentes options techniques sont en discussion », selon Satoru Toyomoto, un des responsables du démantèlement au ministère de l’Industrie.

Inquiet pour l’image déjà dégradée de la région, le gouverneur de Fukushima, Masao Uchibori, a appelé le gouvernement et Tepco « à prendre en considération le possible impact social et sur la réputation (de la région) dans leurs réflexions ».

Stocker les déchets solides

Tepco s’attend à devoir stocker 750.000 mètres cubes de déchets solides d’ici 2029, dont une partie radioactifs, contre 350.000 m3 l’an dernier. Un travail important de caractérisation de ces déchets, dont la composition et les niveaux de radioactivité seront très disparates, devra avoir lieu.

Huit bâtiments d’entreposage ont été construits et un chantier pour un neuvième a débuté le mois dernier. D’autres structures de stockage sont en projet.

‘Amélioration des conditions de travail’

Environ 6.000 personnes travaillent chaque jour sur le site, un nombre en baisse par rapport aux années précédentes et, selon Tepco, « les conditions de travail » des milliers d’intervenants sur le site « s’améliorent » progressivement.

Entre avril 2017 et décembre 2017, 58 ouvriers ont reçu une dose cumulée de plus de 20 millisieverts (mSv), la limite annuelle des travailleurs du nucléaire, selon les évaluations de l’entreprise. Ils étaient encore 216 entre avril 2016 et mars 2017.

Alors que se pose le problème du maintien d’intervenants compétents sur place pendant des décennies quand les jeunes renâclent à entrer dans ce secteur discrédité, Naohiro Masuda assure que Tepco a « stabilisé la situation en termes de besoin de main d’oeuvre ».

Tokyo (AFP) –

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