Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach.

Le 26 novembre 2013, l’Assemblée des nations Unies a décidé de proclamer 2014 « année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien ».

Les Nations Unies ont ainsi radicalement pris position pour la partie palestinienne, blâmant au passage l’Etat juif, avec des résolutions exigeant l’arrêt « des activités d’implantation dans le territoire palestinien occupé y compris à Jérusalem Est » (comme si la Palestine avait déjà des frontières reconnues), et des provocations de la part « des colons israéliens notamment sur les sites religieux et à proximité » (référence aux prières de juifs religieux qui viennent de plus en plus systématiquement prier sur le Mont du Temple sur lequel est implanté la Mosquée Al Aqsa).

S’agissant de Jérusalem, l’Onu refuse de reconnaître la souveraineté exclusive d’Israël sur sa capitale, persuadée que « le règlement global, juste et durable de la question doit tenir compte des préoccupations légitimes des deux parties, israélienne et palestinienne » (alors que la souveraineté sur la capitale était partagée avec les jordaniens avant qu’ils y renoncent en juillet 1988, non avec les palestiniens).

Pour sa part, le représentant d’Israël a naturellement critiqué des textes « obsolètes et scandaleux » et s’interroge sur l’utilité de l’Onu. En réalité, non seulement l’institution refuse de prendre en considération les étapes historiques qui ont conduit à la situation contemporaine, mais en outre elle s’accroche à des principes absurdes dans une forme d’auto-persuasion.

Plus grave, elle ne s’inquiète jamais de connaître l’état d’esprit des palestiniens et leur analyse de la situation contemporaine : les objectifs que les palestiniens se sont fixés n’ont rien à voir avec le pays des « bisounours » que la communauté internationale voudrait voir fleurir dans cet endroit du monde.

Il suffit pour s’en convaincre de reprendre les déclarations du Djihad Islamique du 24 novembre 2013, à l’occasion de la commémoration de ce qu’ils appellent « la victoire de la résistance palestinienne lors de la guerre des 8 jours » (opération mené par Israël en novembre 2012 dans la bande de gaza).

Tout d’abord, le mouvement terroriste a réclamé l’arrêt immédiat des négociations palestiniennes avec « l’occupant sioniste ». En effet, pour le Djihad Islamique, le mouvement de libération de la Palestine qu’incarne l’Olp (Fatah) est caduc. Aussi, appelle-t-il à reprendre la résistance pour libérer la Palestine et à être prêts pour les combats prochains. L’objet de la manifestion était ainsi de célébrer ce qu’il considère être une victoire pour avoir « empêché l’ennemi sioniste de réaliser ses objectifs » et de l’avoir frappé dans sa profondeur démographique » (en référence aux tirs de roquettes sur le territoire israélien dont un à proximité de Jérusalem).

Le Djihad Islamique a donc répété que le conflit n’était pas terminé, que la prétendue paix ne s’était pas réalisée, et que l’abandon arabe de la Palestine imposait aux Palestiniens « d’arracher les épines par eux-mêmes » (l’organisation terroriste estime qu’il n’est plus possible de compter sur les états arabes de la région pour soutenir leur cause et qu’ils devaient prendre eux-mêmes en main leur destin).

Il s’est longuement attardé sur qu’il a considéré une « riposte menée contre l’entité sioniste » en novembre 2012 : « Dans une telle situation, l’important n’est pas le nombre de fusées, ni leur capacité de destruction, comme vous le savez. L’essentiel, c’est la profonde signification symbolique de Tel Aviv ».

Pour les palestiniens, Tel Aviv est une « colonie fondée sur la terre de Palestine en 1909, financée par la famille juive et renommée des Rotschild avec les facilités offertes par le gouvernement de l’Union et du Progrès en Turquie, au temps du complot contre l’Etat ottoman et la chute du système du califat… ».

Or, pour les palestiniens, les villes israéliennes ne sont que des implantations éphémères vouées à disparaître.

Le Djihad Islamique a parfaitement illustré ce thème en reprenant un propos de l’ancien Premier Ministre Ariel Sharon qui disait : « la sécurité de la colonie de Netzarim dans la bande de Gaza fait partie de la sécurité de Tel Aviv ». L’ancien Premier Ministre israélien indiquait que « Netzarim restera tant que Tel Aviv restera ». Or, comme la résistance palestinienne l’a obligé à démanteler Netzarim et à retirer « son armée de la bande de Gaza », l’organisation terroriste en conclut qu’il en sera bientôt de même de Tel Aviv.

Il est regrettable que l’Onu n’ait pas cette perception de la position palestinienne.

Le Djihad Islamique rejette donc toute idée d’un projet national palestinien, qui se limiterait, par la voie des négociations, aux frontières de 1967 : « c’est non pas seulement irréalisable, mais impossible. Israël ne donnera rien au peuple palestinien, et le maximum pouvant être atteint est une administration civile, sans aucune souveraineté sur la terre ». En d’autres termes, la présence même d’Israël est une négation de l’identité, de la nation, et de l’histoire palestinienne.

Le mouvement terroriste explique donc la raison pour laquelle il n’est pas possible d’accepter « la judéité de l’État sioniste » qui « instaurera les bases pour se débarrasser de notre peuple dans les territoires de 48 ». « Ils veulent démanteler les forces de la résistance et les forces de la nation ».

Dans sa rhétorique, la question s’est posée ensuite de Jérusalem que les palestiniens appellent al Quds : « C’est dans ce cadre que nous assistons au massacre sioniste dans la ville d’al-Quds, la guerre de l’épuration ethnique dans tout le sens du terme. Nous assistons à un « déséquilibre de la sacralité », non dans sa réalité, mais dans l’application de fait. (Les palestiniens ne supportent pas les aménagements réalisés par Israël dans la ville de Jérusalem qui l’isole de son lien avec l’Islam).

« La sacralité sioniste d’al-Quds est mensongère, basée sur des légendes. Elle a produit le projet du « grand Jérusalem » depuis des années, et les juifs du monde financent les projets de colonisation au cœur de la ville d’al-Quds, à présent, ils sont à l’intérieur. Ils veulent y prier, puisqu’ils parlent de leur prétendu temple » Le Djihad Islamique rappelle alors « la sacralité d’al-Quds, notre première Qibla, le lieu de passage de notre prophète et sa montée vers le ciel ». (Les palestiniens sont passablement agacés par les prières juives sur l’esplanade des Mosquées qui se systématisent).

Arrive ensuite l’épisode du martyr Yasser Arafat qui a refusé d’abandonner les droits sur Al Quds à l’entité sioniste : « Ils l’ont assiégé et assassiné par le poison, le plutonium, l’arme atomique Article original. Son assassinat est l’assassinat de toute disposition de paix avec l’ennemi » (les juifs sont accusés d’avoir empoisonné le Raïs palestinien ce qui implique que toute paix est devenue impossible).

Le Djihad islamique reprend donc les standards palestiniens « toute la Palestine est la patrie du peuple palestinien » « Aucune partie ou catégorie du peuple ne peut imposer une solution incluant un abandon d’un des droits du peuple palestinien à sa patrie » rien ne doit surpasser la lutte contre l’ennemi sioniste…

Le régime des Mollah a réussi à négocier la poursuite de l’enrichissement de l’uranium officiellement, de façon limitée. En refusant le regarder la réalité en face, la solidarité de l’Onu à l’égard des palestiniens pourrait bien aider leur projet de détruire Israël.

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach.

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